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CONFÉRENCE DE SOUTIEN AU LIBAN À PARIS

Au chevet de l'économie libanaise

La communauté internationale était réunie hier, à Paris pour renforcer l'économie libanaise et la stabilité du pays, menacée par les crises régionales, avec de premières annonces de l'ordre de deux milliards d'euros à la mi-journée.

«Dans un Moyen-Orient secoué par les crises, meurtri par les guerres civiles, le Liban reste un modèle de pluralisme, de tolérance et d'ouverture dont nous avons besoin», a lancé le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian à l'ouverture de la Conférence économique pour le développement par les réformes et avec les entreprises («Cedre»). «Mais le Liban n'est pas une île. Il subit de plein fouet les effets des tensions régionales et de la crise syrienne. Il combat le terrorisme à ses frontières et en son sein et, avec plus d'un million de réfugiés, il a pris plus que sa part du fardeau de l'exil syrien», a-t-il souligné. Dans ce contexte, la France va accorder 550 millions d'euros au Liban en prêts (400 millions) et dons (150 millions) pour financer des projets d'infrastructures. Dans une série de tweets, l'ambassadeur de France au Liban Bruno Foucher a ensuite annoncé des contributions de l'Union européenne (150 millions d'euros), des Pays-Bas (300 millions), du Royaume-Uni (130 millions), de l'Italie (120 millions)... «L'Arabie Saoudite réaffirme à Paris son soutien au Liban, pays arabe, et annonce que le royaume est prêt à apporter 1 milliard d'euros de soutien pour les projets à venir, souhaités par le gouvernement du Liban», a-t-il également tweeté sans préciser s'il s'agissait de promesses ou d'engagements fermes de Riyadh. Riyadh est soupçonné d'avoir poussé le Premier ministre libanais Saad Hariri à la démission en novembre 2017 en raison de l'influence croissante du Hezbollah et, à travers lui, de l'Iran au Liban. M. Hariri avait finalement rejoint Beyrouth après une médiation de Paris et repris sa démission. Les autorités libanaises espèrent lever entre 6 et 7 milliards de dollars en prêts et dons publics pour moderniser les services publics (eau, électricité, traitement des ordures ménagères..) et relancer l'économie. «Dans cet effort, le Liban ne pourra pas réussir seul (..) Il ne s'agit pas de la stabilité du Liban seul, il s'agit de la stabilité de la région et donc de notre monde», a souligné Saad Hariri.
Depuis la crise syrienne, l'économie libanaise a vu son taux de croissance chuter de 8% à 1% à peine, soit une perte de 18 milliards d'euros jusqu'en 2015, a-t-il noté, s'appuyant sur des chiffres de la Banque mondiale. L'afflux de réfugiés syriens - qui représentent un quart de la population - affecte aussi gravement l'économie, les infrastructures et les secteurs sociaux libanais, déjà très fragiles. Il a accru l'endettement du Liban de 6 milliards de dollars jusqu'en 2016. Cette conférence Cedre intervient à un mois des élections législatives du 6 mai, les premières depuis neuf ans, qui doivent parachever la stabilisation politique du Liban après des années de crise.
Les participants doivent valider un premier plan d'investissements de 10 milliards de dollars sur quatre ans, assorti de projets de réformes des autorités libanaises. Saad Harari, accompagné de cinq ministres représentant tout le spectre politique libanais, s'est engagé à «lutter contre la corruption», moderniser le fonctionnement des marchés publics et favoriser une meilleure «gouvernance fiscale». Il a aussi promis de «réduire le déficit budgétaire de 5 points par rapport au PIB sur les cinq années à venir». Ce déficit atteint 9 à 10% du PIB. Au total, les besoins du Liban sont estimés à 23 milliards de dollars sur 12 ans.
Le secteur privé sera aussi mobilisé, à hauteur d'un tiers des investissements sur la première phase de quatre ans, espère-t-on à Paris.
La communauté internationale a déjà oeuvré au renforcement de l'armée libanaise lors de la conférence de Rome le 15 mars et doit faire un geste pour le million de réfugiés syriens au Liban le 25 avril à Bruxelles.

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