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UN ATTENTAT À DAMAS FAIT 8 MORTS ET DES DIZAINES DE BLESSÉS

A l'ombre des grandes puissances

Il y a une logique manifeste dans la stratégie du Kremlin, le président Poutine n'ayant pas mobilisé une partie importante de ses forces armées, notamment l'aviation, pour s'en laisser conter au bout du chemin.

Depuis une semaine, la guerre en Syrie a amorcé un tournant décisif. En progressant avec force vers la frontière turque et en encerclant la ville d'Alep, deuxième ville du pays, les troupes syriennes ont placé dans une situation critique aussi bien l'opposition syrienne, dans toute la diversité de ses composantes, que les alliés régionaux comme la Turquie et l'Arabie saoudite.
Plus encore, l'offensive qui est «décisive» pour le régime du président Bachar al Assad a tétanisé la diplomatie engagée depuis les rencontres dites du processus de Vienne et les pourparlers avortés de Genève où l'opposition réunie préalablement à Riyadh croyait pouvoir apporter des exigences préalables. Le processus laborieusement concocté en octobre 2015, c'est-à-dire quelques semaines après l'entrée en lice de l'aviation russe qui bombarde depuis, sans relâche, les positions terroristes en Syrie, est pratiquement enterré par cette offensive de grande ampleur du régime syrien qui entend fermer l'accès de la frontière turco-syrienne aux trafiquants d'armes et aux recrues terroristes qui y ont prospéré depuis 2011.
Ce faisant, il n'y a pas que le «dialogue» inter-syrien, amorcé sous l'égide de l'Onu, qui s'avère mort-né, le soutien apporté à Damas par Téhéran et surtout Moscou a atteint un seuil significatif qui permet de penser que la Russie est fermement déterminée à imposer sa propre solution politique dans ce conflit. C'est ce qui explique, justement, son refus explicite de céder aux demandes pressantes des Etats-Unis et de leurs alliés qui sollicitaient un arrêt total des bombardements, officiellement pour donner une chance à la paix mais en réalité pour tenter de sauver ce qui reste d'une opposition, de jour en jour condamnée au sauve-qui-peut. Il y a une logique manifeste dans la stratégie du Kremlin, le président Poutine n'ayant pas mobilisé une partie importante de ses forces armées, notamment l'aviation, pour s'en laisser conter au bout du chemin. Dès le départ, il était clair que Moscou venait à la rescousse du président Bachar al Assad pour sauver et le régime syrien et les accords tacites ou explicites les liant depuis des décennies.
Désormais, la donne tant politique que militaire est tout autre puisque le plan de Vladimir Poutine est bel et bien acquis: non seulement le régime de Bachar al Assad est relancé comme l'unique solution face aux menaces terroristes conjuguées de l'Etat islamique, du front Al Nosra et autres groupes rebelles mais les ambitions occidentales et de leurs alliés dans la région sont réduites à néant. En coupant l'accès des bases arrières terroristes aux marchands d'armes et de nouvelles recrues, Poutine et Bachar vont faire coup double, d'abord rendre sa pareille à une coalition internationale, alignée sur les plans américains, qui pensait avoir atteint son principal objectif, en finir avec le régime en place, ensuite répondre du tac au tac au turbulent maître de la Turquie, le président Erdogan, qui aura tout fait pour tenter de conserver la zone tampon du nord de la Syrie comme exutoire aux velléités d'indépendance des communautés kurdes de la région. Du côté des alliés occidentaux des Etats-Unis, on en appelle à l'indignation belliqueuse de Washington et du président Obama, qualifié de «timoré» pour, éventuellement, sauver les derniers meubles.
Mais les Etats-Unis ont d'autres préoccupations (campagne présidentielle, crise du pétrole de schiste, récession économique mondiale...) et surtout, ils n'entendent pas s'engager dans un conflit «excessif» avec une Russie qu'ils jugent avoir été suffisamment provoquée par l'Union européenne, dans le conflit ukrainien.
Ainsi se confirme la thèse de Lakhdar Brahimi, ancien médiateur de l'Onu pour la Syrie, qui estimait tout récemment, dans un entretien avec Mediapart, que ni l'opposition ni le régime syrien ne sont réellement seuls maîtres du jeu et que les véritables acteurs du drame sont, d'un côté la Russie et l'Iran, et de l'autre, les Etats-Unis et les pays du Golfe.
Lakhdar Brahimi concluait qu'en cas d'entente sur le dossier, un espoir de paix pourrait exister à terme mais qu'au cas contraire, rien ne sera possible pour longtemps.
Il ne reste donc à l'opposition syrienne, dont on répétait à l'envi qu'elle se différencie des groupes terroristes d'Al Nosra et de Daesh, que de fourbir d'autres armes.
C'est ce qui arrive apparemment, avec l'attentat qui a frappé hier, un quartier populaire de Damas, en plein marché, faisant huit morts et des dizaines de blessés...

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