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Elections européennes

Les velléités de sortie de l'UE mises en veille

Après la laborieuse sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, les discours de scission nette, portés essentiellement par les partis populistes et d'extrême droite, ont été relégués au second plan derrière la question de l'immigration.

Le Brexit a fait peu d'émules. Après la laborieuse sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, les discours de scission nette, portés essentiellement par les partis populistes et d'extrême droite, ont été relégués au second plan derrière la question de l'immigration. Après l'apparition en 2012 du mot-valise Grexit (quand la Grèce risquait de sortir de la zone euro), quasiment en parallèle de celui de Brexit, le néologisme a été décliné à l'envi. Mais «assez rapidement, beaucoup de partis d'extrême droite ont changé leur fusil d'épaule et abandonné le discours radical visant une sortie de l'Union européenne», «même si ces partis restent eurosceptiques», explique Thierry Chopin, professeur invité au Collège d'Europe de Bruges.»Le débat politique européen ne se réduit plus aussi nettement qu'avant au clivage pour ou contre l'Union européenne, même s'il existe encore», ajoute-t-il. Il relève, chez les droites extrêmes, «une ambivalence, pour ne pas dire ambiguïté, entre la stratégie de normalisation d'un côté (plus de rupture avec l'UE, ndlr) et une stratégie de radicalisation de l'autre», avec «une volonté de repli national». Quand 71% des Européens pensent qu'appartenir à l'UE a profité à leur pays (sondage Eurobaromètre) et qu'Emmanuel Macron affirme que «tous les nationalistes européens sont des brexiters cachés», tour d'horizon non exhaustif de ce qu'il reste de ces velléités de sortie.
Favori des sondages en France, Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement national (RN), s'en défend. «Pas de +Frexit+, ni public, ni caché», a-t-il affirmé fin février, se disant non pas «contre l'Europe» mais «contre l'Union européenne» et promettant un tri dans les politiques communautaires. Son parti (ex-FN) avait renoncé dès l'été 2017 à défendre un Frexit pur et simple. Arc-boutée sur le sujet de l'immigration, la liste du parti Reconquête d'Eric Zemmour, menée par Marion Maréchal, ne fait pas non plus du Frexit un argument de campagne. C'est en revanche au coeur du programme de la liste commune prévue par Florian Philippot, président des Patriotes, et Jean-Frédéric Poisson, du parti Via. Parti d'extrême droite allemand, en bonne position dans les sondages, Alternative pour l'Allemagne (AfD) propose encore un référendum sur un «Dexit» (Deutschland + exit), faisant du Brexit un modèle. Cette formation anti-migrants et anti-système vise à construire une «fédération des nations européennes», l'UE étant, selon elle, «un projet qui a échoué».»C'est le droit naturel de chaque peuple dans l'Union européenne de voter sur le maintien dans l'UE», affirme l'AfD dans son programme électoral.
En Italie, l'idée d'un «Italexit», surtout de la zone euro, avait fait débat en 2018, alimentée par les partis populistes. Mais la cheffe du gouvernement Giorgia Meloni, candidate aux européennes, a abandonné cette idée et adouci le ton envers Bruxelles. Dans leur programme de coalition gouvernementale, son parti Fratelli d'Italia et la Ligue anti-immigration du vice-Premier ministre Matteo Salvini visent une «Union européenne plus politique et moins bureaucratique». Depuis 2021, le néologisme Italexit est devenu le nom d'un petit parti souverainiste. Aux Pays-Bas, le Parti de la liberté (PVV) de Geert Wilders, vainqueur des législatives de novembre et favori du scrutin européen, ne mentionne plus sa promesse d'un référendum sur la sortie des Pays-Bas de l'UE, ou «Nexit». Selon son manifeste, le parti qui, en novembre voulait encore «un référendum contraignant sur le Nexit», veut désormais «travaill(er) dur pour changer l'Union de l'intérieur». En novembre, des dizaines de milliers de sympathisants d'extrême droite polonais ont défilé à Varsovie, appelant à un «Polexit», peu après la victoire de l'opposition pro-UE aux législatives. Régulièrement accusé de préparer une sortie de la Pologne de l'UE, le parti populiste PiS, au pouvoir jusqu'alors et en conflit avec Bruxelles, avait au contraire affirmé qu'il s'agissait d'un «récit erroné». En tête dans les sondages en Autriche, le Parti autrichien de la Liberté (FPO, extrême droite), au pouvoir entre 2017 et 2019, se défend de vouloir quitter l'UE, tout en disant de manière floue vouloir «appuyer sur le bouton rouge». «Pas d'Oxit, tout au plus une sortie de cette folie», a affirmé, en lançant sa campagne, l'eurodéputé Harald Vilimsky.

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