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Un enjeu italo-tunisien

Depuis deux ans, la Première ministre italienne Giorgia Meloni s'emploie activement à faire de la Tunisie un partenaire majeur en matière de lutte contre l'immigration illégale. Dans le cadre du plan Mattei, un accord a porté sur le soutien direct au budget de l'Etat tunisien en matière énergétique, une ligne de crédit pour les PME et PMI et un protocole d'accord pour la coopération universitaire. Surtout, Meloni a mis les bouchées doubles, l'an dernier, pour convaincre l'Union européenne de mettre la main à la poche pour soulager la Tunisie en proie à une crise économique profonde.
Dans le cadre du programme de recherche Horizon Europe, Tunis a bénéficié de 50,8 millions d'euros de financement, devenant un «partenaire privilégié» de Rome dans le continent africain. «Sur le thème de la gestion des migrations, je tiens, une nouvelle fois, à remercier les autorités tunisiennes et le président Saïed pour le travail que nous essayons de mener ensemble contre les trafiquants d'êtres humains», a dit à Tunis, mercredi dernier, Mme Meloni. Son quatrième déplacement, en à peine dix mois, en compagnie du ministre de l'Intérieur, Matteo Piantodesi, de la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Anna Maria Bernini, et du vice-ministre des Affaires étrangères, Edmondo Cirielli, témoigne de la qualité et de l'importance des relations bilatérales. En rencontrant le président Kaïs Saied, Mme Meloni rassure.
«Nous savons que la Tunisie ne peut pas devenir le pays d'arrivée des migrants. La coopération doit être renforcée dans ce domaine, nous voulons impliquer les organisations internationales, travailler sur les rapatriements, mais surtout sur les flux réguliers.» C'était là une réponse feutrée aux inquiétudes des dirigeants tunisiens qui refusent d'être des geôliers au service de l'Europe. Mais la coopération avec la Tunisie est une priorité absolue pour l'Italie et de nombreux accords ont été conclus, avec des étapes «très concrètes» et des «jalons importants» comme le décret qui permet à 12000 travailleurs tunisiens de pouvoir entrer légalement en Italie. L'axe majeur de la politique de Giorgia Meloni concerne le combat contre «les esclavagistes du troisième millénaire, les organisations mafieuses qui exploitent les aspirations légitimes de ceux qui voudraient une vie meilleure». D'où son effort incessant pour obtenir un soutien réactif des partenaires européens, comme l'an dernier, lorsqu'elle a réussi à conduire à Tunis de hauts responsables de l'UE dont Josep Borrell. Carte électorale ou partenaire réel? Meloni a clairement besoin de la Tunisie qui a intercepté, en 2023, plus de 40000 migrants illégaux, au point de devenir le carrefour privilégié des courants migratoires, jusque-là dévolu à la Libye voisine.

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