L'Expression

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Un drôle de scoop!

C'est du moins l'impression que donnait la récente sortie du premier responsable du FLN affirmant de façon péremptoire: «L'ère de la 'chkara'' est révolue.» Il nous en dira tant! Mais encore? En fait, c'est ce qu'il n'a pas dit [ou ne dira pas] qui est le plus important car la «chkara» est une pratique quasi «institutionnalisée» sur laquelle personne ne semblait avoir à redire. Et pour cause! C'est à tout le moins caractéristique que le premier responsable du parti majoritaire du pays en vienne à cet aveu qui, en fait, n'en est pas un. Cette donne a pour résultat de relativiser l'importance des mandats de députés et sénateurs en Algérie. Aussi, c'est plutôt singulier que le SG du FLN, Amar Saâdani, se surprenne à mettre les pieds dans les plats. Cela explique (en partie) sa non moins curieuse déclaration dans laquelle il s'est laissé aller à «remercier» le chef de l'Etat de «la confiance» qu'il lui témoigna lors de son accession au perchoir de l'Assemblée populaire nationale, charge qui lui permit de se retrouver «mine de rien» troisième personnage de l'Etat. On pouvait, à l'évidence, supputer que le président de l'APN soit élu par ses pairs. Mais on en apprend tous les jours, n'est-ce pas? Si on ne se trompe pas, c'est sous sa présidence que les députés de l'APN ont abrogé en 2006, un article de la loi réprimant sévèrement la corruption. Incidemment, notons que son prédécesseur à la tête de l'APN et du FLN, Abdelaziz Belkhadem, avait torpillé, en 2010, la loi contre la corruption présentée par le gouvernement Ouyahia. M. Belkhadem avait alors exprimé des réserves en estimant «le sujet (...) trop sensible pour être traité aussi précipitamment». Notons que ce sont les députés (en majorité du vieux parti) qui avaient vidé de son contenu la loi sur la déclaration de patrimoine. C'est donc de l'histoire ancienne, d'une manière ou d'une autre, sous une forme ou une autre - la «chkara» peut aussi se traduire non pas par l'achat d'un poste ou d'un mandat mais par le fait de faire allégeance - ce «passe-droit» est devenu la norme dans le fonctionnement du champ politique national. En s'élevant, un peu sur le tard certes, contre les «mandatures travaillées en coulisses» le premier responsable du FLN admet publiquement que les mandats des élus (APN, APW et APC, ces deux dernières ouvrent le droit à candidature pour le poste de sénateur) n'étaient pas aussi propres [?] et loyaux que l'on pouvait les conjecturer. Cependant, en n'allant pas au bout de son constat, l'ancien président de l'APN ouvre la porte aux supputations et aux malentendus. Il en a trop dit ou pas assez. C'est la vieille antienne du verre à moitié plein, ou à moitié vide dont on ne sait trop lequel est le mieux-disant. Pour dire que M.Saâdani enfonce une porte ouverte (avec cette différence toutefois que cet enfoncement prend du relief et la dimension que n'aurait pu lui donner l'affirmation d'un journaliste ou d'un politique standard) dès lors qu'il n'a pas dénoncé dans la foulée le fait que l'argent ait pris un ascendant alarmant dans le parti, gangrenant une partie de son personnel politique. Il est patent toutefois qu'au FLN, comme dans d'autres partis, il existe des hommes qui croient à ce qu'ils font et respectent les règles du jeu politique. Il n'en reste pas moins que l'arrivée au FLN, ces dernières années, des «hommes d'argent» a changé la donne politique et ouvert la porte à toutes les dérives. Ainsi, des postes à des mandats ou à des fonctions institutionnelles s'achètent au vu et au su de tous. La compétence, la méritocratie et l'intégrité sont passées par pertes et profits depuis belle lurette. C'est un fait établi: le mérite et l'aptitude ne font plus vivre en Algérie. La «chkara» a tué toute motivation, tout effort vers le mieux quand l'arriviste [souvent inculte] exhibe ses milliards alors que le diplômé vit dans la précarité. C'est l'une des anomalies qu'on ne peut ne pas relever. En confirmant ce fait [la «chkara»] dans les moeurs politiques du pays, le secrétaire général du FLN - c'est curieux - aura quelque part, in fine, fait oeuvre de salubrité publique. Reste à voir s'il y aura(it) un juge qui regardera(it) dans les yeux les nouveaux riches, et leur posera la question rituelle: «D'où tenez-vous votre fortune?»

De Quoi j'me Mêle

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