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Ukraine, attention au dérapage!

Poussée par une Pologne et des pays baltes revanchards, l'Union européenne s'est engagée - à défaut de lui faire rendre gorge militairement - dans un bras de fer avec la Russie, doublé d'une guerre économique qui ne dit pas son nom. Depuis le début de la crise ukrainienne, en mars dernier, l'Occident d'une manière générale, l'Union européenne (UE) en particulier, se sont laissé entraîner dans une spirale de sanctions et une surenchère explicite qui pourraient avoir des retombées tragiques sur la paix régionale et dans le monde. A aucun moment les Européens n'ont tenté de calmer le jeu et faire asseoir les parties ukrainiennes autour d'une table. Or, dès le début, Bruxelles a délibérément choisi la manière forte, focalisant sur la Russie accusée de tous les maux de l'Ukraine. En fait, l'Union européenne, loin d'essayer d'aider à trouver une solution politique au contentieux inter-ukrainien, a opté pour l'escalade en sanctionnant la Russie - dès mars dernier - accentuant ses représailles économiques les mois suivants et réfléchissant à les aggraver davantage. Si Kiev et l'est ukrainien sont désormais arrivés au clash, c'est bien du fait d'une fermeté européenne intempestive et sans fondement quand il fallait inciter les parties ukrainiennes à raison garder, à dialoguer pour trouver une solution mesurée à leur contentieux. Cela n'a pas été le cas. Bien au contraire, on a en fait l'impression que l'Union européenne cherche sciemment à mener la situation au point de non-retour. Point de «non-retour» qui semble atteint à en croire le président ukrainien, Petro Porochenko, selon lequel les choses sont arrivées au «point de non-retour» affirmant «c'est la guerre avec la Russie» accusant Moscou d'armer les séparatistes de l'est du pays. Sans surprise, le ministre ukrainien de la Défense, Valéri Guéleteï, enfonce le clou se faisant alarmiste et mettant en «garde» contre l'éclatement d'une «grande guerre (...) comme l'Europe n'en a plus connu depuis la Seconde Guerre mondiale» avec des «pertes» se comptant «par milliers, voire par dizaines de milliers de morts». Or, si la situation est arrivée à ces extrémités dangereuses menaçant d'une déflagration générale, c'est bien parce que les acteurs de la crise ukrainienne, notamment la partie occidentale, n'ont rien fait pour contenir la crise dans son cadre politique et diplomatique sans couper les ponts avec le risque d'aller à l'irréversible. C'est ainsi qu'à Bruxelles (siège de l'UE et de l'Alliance atlantique) les déclarations belliqueuses fusaient drues. Le secrétaire général de l'Otan, le Danois Anders Fogh Rasmussen, est allé jusqu'à affirmer que son organisation compte pouvoir déployer en «quelques jours» des «milliers de soldats des armées de l'air, de terre, et de la marine, appuyés par des forces spéciales». C'est bien là le danger de ces excès qui poussent au pire. Ce qu'à compris le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon qui mettait, lundi dernier en Nouvelle-Zélande, nommément en garde les Occidentaux contre une aventure militaire, affirmant: les «Occidentaux doivent comprendre qu'il n'y a pas de solution militaire. Un dialogue politique pour une solution politique est le chemin le plus sûr», regrettant une «situation chaotique et dangereuse» aux conséquences «régionales et mondiales». C'est précisément ce dialogue, proposé à maintes reprises par Moscou qui a été refusé par Kiev et l'Union européenne qui n'ont pas compris, ou voulu comprendre, que la crise de l'Est européen, était sortie de son cadre interne, dès lors que le nouveau pouvoir de droite à Kiev ait choisi dès son installation - après le coup d'Etat fasciste du 17 février contre le président Viktor Ianoukovitch - l'épreuve de force avec les minorités, notamment russophone, de l'est ne prenant pas garde aux conséquences terribles (comme la partition) que cela pourrait induire pour l'Ukraine elle-même et plus généralement pour la paix en Europe et sans doute dans le monde. Or, la situation devient de plus en plus incontrôlable du fait de l'extrémisme des «va-t-en guerre» qui se sont emparés du pouvoir à Kiev et semblent étrangement écoutés, voire incités par un Occident qui devait, aurait dû, savoir qu'il est dangereux de jouer avec le feu. Surtout au moment où l'Europe commémore le 75e anniversaire de la Seconde Guerre mondiale avec toutes les atrocités qu'elle a induites et les désordres géopolitiques qui en ont résulté. C'est l'Histoire qui balbutie. L'Occident, qui a été l'un des principaux acteurs des guerres qui ont marqué le siècle dernier, semble n'en avoir retenu aucune leçon pour la paix mondiale. Hélas!

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