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Tourisme et devises exportées

Garrot. Hacène Mermouri, notre ministre du Tourisme a réuni, jeudi dernier, les directeurs des wilayas côtières de son département. L'objectif étant de «prendre toutes les mesures pour assurer la réussite de la saison estivale 2018» précise le communiqué publié à cette occasion. Parmi ces mesures figure «l'organisation d'une campagne d'information et de vulgarisation de l'offre nationale touristique» lit-on encore sur le même communiqué. A cela s'ajoutent «des programmes récréatifs pour accompagner la saison estivale». Enfin, une Commission nationale a été installée pour suivre ces préparatifs et «garantir la réussite de la prochaine saison estivale». S'il fallait résumer le contenu du communiqué, disons que le ministère du Tourisme compte faire du marketing de manière très agressive où même les réseaux sociaux seront utilisés, pour vendre aux Algériens «l'offre nationale touristique». Le fait d'avoir consacré la réunion aux seules wilayas côtières renseigne sur la manière d'appréhender l'offre et la demande du marché du tourisme lors des grandes vacances. Au début du mois dernier, Mermouri était au Conseil de la nation. Répondant aux questions de deux sénateurs, il révèle que les wilayas côtières qui sont au nombre de 14 ont une capacité d'accueil de 66 000 lits.
Ces mêmes wilayas ont, selon lui, «connu en 2017 une affluence de 600 000 touristes au niveau des plages». Quand on sait que durant la même saison estivale de l'année dernière pas moins de 2, 5 millions de touristes algériens ont été se baigner sur les plages tunisiennes, on comprend qu'il y a du travail à faire de ce côté-là pour au moins essayer de «limiter la casse». Aux plages tunisiennes, les Algériens sont également nombreux à choisir de se bronzer en Turquie, en Espagne ou en Grèce. Il y a là, non seulement un manque à gagner pour notre économie nationale, mais des dépenses en devises difficiles à chiffrer. Il y a l'allocation touristique annuelle de 130 euros que des députés ont appelé (en période de crise financière) à augmenter.
Leur répondant, le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Loukal, a été catégorique. «Nous ne pouvons pas, dans ces conditions (érosion de nos réserves de changes Ndlr), mobiliser près de 5 milliards USD pour augmenter l'allocation touristique (...) même si l'on sait que 130 euros comme allocation touristique n'est pas suffisante». Il a également rappelé que notre pays comptait actuellement 10 millions de passeports biométriques. Il suffit de faire la multiplication. Nous savons tous qu'à cette allocation s'ajoutent les devises achetées au noir par les touristes algériens qui se rendent à l'étranger. Ce qui aggrave l'hémorragie. Ce problème de tourisme à l'étranger s'apparente aux importations que nous limitons au profit de la production nationale. Cela veut dire que les opérateurs du tourisme doivent redoubler d'ingéniosité pour capter la clientèle nationale. Cela veut dire aussi qu'il n'y a pas que le balnéaire à mettre en avant. Pourquoi négliger le thermalisme et le tourisme de montagne en été? En attendant de gagner des devises grâce au tourisme, pensons au moins à limiter les pertes. On le peut! On le doit!

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