Révélateur

A l´image de la concorde civile en 1999 ou de la réconciliation nationale en 2006, le sujet sur la corruption est devenu aujourd´hui un passage obligé, un marqueur, voire un révélateur de positionnement dans la campagne électorale. Et surtout une épreuve pour tous les partis politiques...Comme à chaque échéance électorale, le sujet de la corruption et l´achat des voix reviennent au-devant de la scène. Sans traiter la question dans le fond, on en parle puis on passe à autre chose sans avoir au préalable fait quelque chose de concret ou encore de positif. Un point que résume bien Nicolas Sarkozy, candidat à la présidentielle française, qui affirme: «C´est toujours comme ça une campagne, on promet pour être élu, et après on déçoit en dopant la croissance». Louisa Hanoune, vient encore une fois remettre le sujet sur le tapis en dénonçant l´existence de courtiers des élections dont le phénomène surgit à chaque rendez-vous électoral. «Malheureusement, il existe ceux qui veulent acheter les places et ceux qui les vendent», a-t-elle dit en faisant allusion au manque de transparence dans les rendez-vous électoraux. Cependant, le plus coupable n´est pas tant le citoyen qui vend sa voix mais beaucoup plus celui qui l´achète...Cependant la morale veut que les deux soient punis, certes de manière différente mais de manière à ce que les deux corrompus, le vendeur et l´acheteur, ne restent pas solidaires mais, au contraire, soient encouragés à se dénoncer. Cette pratique d´achat de voix, Louisa Hanoune en fait son cheval de bataille au moment où d´autres font de la lutte contre la corruption leur fonds de commerce électoral. Certes, le désir de moralisation est une aspiration citoyenne profonde. Mais il appartient aux formations politiques de dénoncer ces pratiques en excluant, sans faiblir, chacun de leur membre qui faillirait à cette obligation, voire en le traînant publiquement en justice. C´est aussi cela l´Etat de droit qu´ils sont censés défendre et réclamer. Pourtant, ce sont bien les partis politiques qui, selon la Constitution, «concourent à l´expression du suffrage» et présentent des candidats aux élections pour gérer le pays avec toute la légitimité requise. Mais ils sont souvent, et parfois injustement, jugés dépassés et éloignés des préoccupations citoyennes. Et on cherche à comprendre le pourquoi du boycott. On peut aussi tempérer cette critique: le nombre d´adhésions dans les partis politiques a rarement été aussi bas. Néanmoins, il reste difficile de faire admettre aux citoyens qu´un beau slogan de campagne ne sera qu´un slogan de campagne éphémère.