L'Expression

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Qui ne dit mot consent

Les dossiers que la Centrale syndicale compte soumettre à la réunion annoncée de la tripartite (Ugta, patronat, gouvernement) sont connus. Ils vont du relèvement du Salaire national minimum garanti au paiement des arriérés de salaire. Mais ils touchent aussi des domaines par essence économique ou idéologique (par rapport au rôle d´abord social de l´Ugta), et qui sont le noeud du débat politique en Algérie. Ils concernent avant tout la privatisation et la loi sur les hydrocarbures.
Dans le principe, après s´y être longtemps opposée, l´Ugta a fini par dire oui mais en posant ses conditions, qui concernent notamment la sauvegarde de l´emploi.
Le non de l´Ugta n´a donc rien à voir avec les cris d´orfraie d´une vierge effarouchée. Des intérêts vitaux sont en jeu : le pain des enfants. Parfois le bifteck aussi est concerné puisque certaines sections syndicales font monter les enchères et demandent le beurre et l´argent du beurre. C´est-à-dire la sauvegarde de l´emploi et des parts sociales ou des actions dans l´entité privatisée. Pourquoi pas? Tout est question de négociation. Le problème, c´est qu´assez souvent, cette politique de tout ou rien fait fuir les investisseurs ou repreneurs potentiels et les travailleurs se retrouvent gros Jean comme devant, en faisant couler leur entreprise, qui avait besoin de l´arrivée d´un nouveau manager mais aussi d´argent frais.
On pourrait nous rétorquer: «De quoi vous vous mêlez? Cette question ne concerne que les travailleurs et eux seuls». Ce n´est pas évident : une entreprise est peut-être la propriété de ses travailleurs ou de ses propriétaires (l´Etat jusqu´à preuve du contraire), mais elle joue aussi un rôle à l´échelle de toute la société. La vie de l´entreprise concerne tous les acteurs sociaux. Au-delà des aspects juridiques, portant sur les actes de propriété, l´entreprise concerne aussi bien ses clients potentiels que les membres de la cité.
Le problème en Algérie, c´est que, justement, en dehors de quelques articles de journaux, le débat n´est pas organisé sur ces questions vitales et qui touchent au présent et au devenir du pays.
L´opération de privatisation piétine depuis plus de dix ans, soit depuis les années quatre-vingt-dix, et voilà qu´elle est relancée sur un site Internet dans la discrétion la plus totale. La vente one line est-elle la meilleure formule? On nous dit en tout cas que les repreneurs sont nombreux. Pour une fois. N´est-ce pas parce que les conditions générales du pays sont bonnes, que la solvabilité est retrouvée? Si l´Ugta ne rue pas dans les brancards, c´est que tout va bien. Tant mieux.

De Quoi j'me Mêle

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