Quand le gaz fait pression...
L´hiver sera apparemment rude en Europe où de fortes «perturbations» seraient attendues. Echaudées par la dernière crise gazière entre la Russie et la Géorgie, la plupart des capitales européennes comptent désormais prendre les devants, en prévision d´un éventuel nouveau bras de fer entre les deux «frères ennemis». Moscou, qui compte faire de l´arme gazière son nouveau moyen de pression, risque, avec la diversification par ses clients traditionnels de leurs sources d´approvisionnement, de perdre de son poids sur le marché gazier européen.
Même si Alger et Moscou avaient déjà signé un important accord entre le géant Gazprom et Sonatrach. Ce qui a d´ailleurs suscité la crainte des pays européens, notamment l´Italie, qui avaient, dès lors, cru à un «cartel» entre les deux pays, principaux fournisseurs de l´Europe. Maintenant que les malentendus ont été dissipés, côté algérien qui parle d´un accord purement commercial, les principales capitales européennes se retournent vers Alger pour assurer leur sécurité énergétique. Pour preuve, les dernières visites dans notre pays des délégations européennes de haut niveau qui ont fait de la coopération dans le domaine de l´énergie, l´une de leurs principales préoccupations.
En effet, les cinq accords signés mercredi dernier entre l´Algérie et l´Italie, à l´occasion de la visite de Romano Prodi, ainsi que l´accord passé entre Sonatrach et la filiale gazière du groupe énergétique allemand, Eon Rhurgaz, entrent dans le cadre de cette course effrénée des pays européens vers de nouveaux fournisseurs d´énergie. Une opportunité que l´Algérie doit mettre à profit dans le cadre aussi bien de ses négociations pour l´adhésion à l´OMC, que pour la défense de ses intérêts stratégiques auprès de ses partenaires européens. Il est clair qu´outre le fait que l´Algérie est l´un des principaux fournisseurs de gaz pour le Vieux Continent, il reste qu´elle est aussi une escale incontournable dans le règlement des conflits régionaux. Pour le moment, aussi bien pour la Russie que pour l´Algérie, lesquelles, il y a quelques décennies s´inscrivaient dans le défunt bloc communiste, le gaz demeure un moyen de pression redoutable pour faire valoir leurs intérêts stratégiques.
