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Poutine: un homme dans la foule!

Vladimir Vladimirovitch Poutine reste une énigme pour le «monde civilisé» donneur de leçons. Flegmatique, parfois ironique, le président russe est devenu - à son corps défendant - la bête noire, voire le cauchemar, d'un Occident dominateur, sûr de lui et de sa puissance. Une puissance qui, selon cet Occident conservateur, aurait dû faire raison garder à une Russie pas encore sortie de sa gangue. Ah, parlez-leur de la Russie blanche. C'est autre chose! Or, cette Russie méprisée, ou plutôt Poutine, fait peur.
Le problème est que l'Occident dominateur, vainqueur - selon les dires des médias mainstream - de la Guerre froide, reste sur la vision d'une Russie exsangue [percluse par la «perestroïka» et la «glasnost» de Mikhaïl Gorbatchev] qui, selon lui, a rendu les armes. En 2018, c'est encore cette image peu amène qui prédomine, de même que le souvenir d'un Boris Eltsine amateur de vodka qui faisait rire dans les chaumières occidentales avec ses pitreries. C'est cette Russie folklorique, décadente, que retient l'Occident appuyé sur la certitude de sa puissance militaire écrasante. Ce qui lui donnait de ne pas respecter ces pays laissés-pour-compte, que dans son arrogance, George W. Bush n'a pas hésité à qualifier d'Etats voyous et d'axe du mal, antienne reprise à son compte par Trump. Sous Bill Clinton il était question du concept «d'Etats préoccupants» (States of concern) n'entrant pas dans les règles établies sanctionnables et sanctionnés. Et la Russie est parmi les pays sanctionnés.
Le réveil a été dur: la venue de Poutine au pouvoir en Russie a bouleversé la donne. Dès son arrivée au Kremlin il annonce la couleur: redonner à la Fédération de Russie sa grandeur passée et surtout la faire respecter - en lui restituant sa puissance militaire - par un Occident qui est demeuré dans l'optique de Guerre froide et d'isolement de la Russie. De fait, sa priorité a été de détacher l'Europe de l'Est, ex-communiste, de la Russie en l'incluant dans le Traité atlantique (Otan). Ainsi, les pays de l'Est (exceptée la Serbie) sont devenus la base arrière de l'Otan et des Etats-Unis qui y ont installé des missiles balistiques qui encerclent la Russie. A cette politique «d'endiguement» occidentale, Poutine a répondu par la modernisation des armes stratégiques russes. Se projetant dans la perspective de son quatrième mandat, le président russe avait mis en place les conditions d'un exercice optimum de sa nouvelle présidence. C'est dans ce contexte, qu'il annonça et détailla dans son discours du 1er mars sur l'état de la Fédération, les nouvelles armes «invincibles» russes - qui font entrer l'art de la guerre dans la science-fiction. Poutine a quasiment tétanisé les états-majors occidentaux qui n'y croient pas. Ce n'est pas possible, se sont récriés en choeur politologues et analystes occidentaux, que la Russie puisse concurrencer la puissance militaire écrasante des Etats-Unis. Or, la surprise passée, d'aucuns se sont remémorés les bruits qui circulaient dans les milieux spécialisés sur les projets d'armes sophistiquées sur lesquelles travaillait la Russie. Bien sûr, les Etats-Unis nient la possibilité que la Russie puisse l'égaler, voire la surpasser, militairement. La douche froide! Dans notre monde, tel qu'il fonctionne, on ne respecte que les Etats capables de répondre du tac au tac. C'est exactement ce que Poutine avait entrepris de faire en Russie afin de remettre les pendules à l'heure. Outre sa détermination à rendre son répondant et sa souveraineté à la Russie, Poutine s'est gardé de répondre aux provocations - singulièrement en Ukraine où d'aucuns espéraient l'implication directe de Moscou - mais a travaillé à réaliser un consensus permettant le dialogue. Les accords de Minsk (sur l'Ukraine), c'est lui; le processus de paix d'Astana sur la Syrie (avec l'Iran et la Turquie), c'est encore lui; c'est aussi son intervention en septembre 2015 qui a mis en échec Daesh et les terroristes en Syrie, ce que la coalition de 80 pays, menée par les Etats-Unis n'a pas réussi à faire en plusieurs années. Entre-temps, Etats-Unis, Grande-Bretagne et France, notamment avaient multiplié les sanctions économiques contre la Russie dans l'espoir de la voir plier. En vain!
Pendant que l'Occident ne pense qu'aux mégaprofits (cf; la guerre commerciale qui s'annonce entre les Etats-Unis et l'Europe), la Russie reprend sa place au plan militaire, redonne du tonus à son économie, un des effets Poutine. Poutine n'a en rien bluffé en détaillant le nouveau potentiel nucléaire de son pays, montrant qu'il fallait désormais compter avec l'ancien Empire tsariste, rendant définitivement caduque la gestion monopolistique du monde par les Etats-Unis et sa domination par l'Occident. Voici qu'une nouvelle ère plus équilibrée se dessine. Le président russe, Vladimir Poutine - auquel les peuples de la Fédération viennent de renouveler leur confiance - n'y est pas pour rien.

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