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Par-delà la croisade anti-syrienne

Un ministre israélien chargé des Renseignements et, bizarrement, des Transports s'est publiquement félicité lundi dernier du meurtre d'un scientifique syrien chargé de l'armement, tout en évitant soigneusement de commenter, de quelque manière que ce soit, l'implication de l'Etat hébreu dans l'organisation de cet assassinat. Directeur d'un centre de recherches scientifiques relevant du gouvernement syrien, le général Aziz Asbar a, en effet, été victime d'une attaque à l'explosif qui a visé son véhicule samedi dernier, dans la province de Hama. Celle-ci a souvent fait l'objet de raids aériens de la part d'Israël, quand bien même celui-ci s'emploie, depuis plusieurs années, à clamer haut et fort qu'il entend rester à l'écart du conflit syrien. Lundi, un article du New York Times avait cité un «haut responsable d'un service de renseignement au Moyen-Orient» affirmant qu'Israël était derrière cet assassinat. «Nous ne commentons pas ce genre d'affirmations et je ne vais pas les commenter maintenant», a ainsi déclaré le ministre israélien des Transports à la radio militaire israélienne. Depuis le début de la guerre en Syrie, en 2011, Israël a mené plusieurs frappes contre le régime ou ses alliés, le Hezbollah libanais et l'Iran, tous deux qualifiés d'ennemis irréductibles de l'Etat hébreu.
Si en 2014, la situation paraissait sourire aux dirigeants israéliens, Netanyahu en tête, avec en perspective un effondrement annoncé du régime, il aura suffi de quelques mois pour que se profile une donne totalement imprévue. A l'origine du changement, un personnage extrêmement discret mais central: le général iranien Kassem Souleymani, chef de la force El Qods, l'armée d'élite des Gardiens de la Révolution. Très engagé avec cette force d'élite en Syrie, il a effectué plusieurs voyages à Moscou, rencontré à maintes reprises le chef d'état-major Guerassimov, le ministre de la Défense Sergueï Choïgou et même le président Poutine. Cela se passait plusieurs mois avant octobre 2015, notamment en juin et en août. La suite, on la connaît puisque la Russie s'est brusquement et puissamment engagée dans le conflit en Syrie où les terroristes, rebelles et autres, menaçaient de front la base navale de Tartous et dominaient plus des deux tiers du territoire, avec le soutien logistique de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis et la participation financière de certains pays de la région. C'est ce changement inattendu de la carte géopolitique concoctée dans les allées obscures des QG qui travaillent obstinément à la reconfiguration du Moyen-Orient qui a plongé dans un désarroi, puis une colère noire, les parrains de la croisade anti-syrienne. Le rôle crucial du général Kassem Souleïmani aura été d'autant moins apprécié que son pays avait déjà contribué à ralentir l'offensive terroriste multidimensionnelle, faute de pouvoir la contrecarrer. Et comme il n'y a pas de hasard, on comprend ainsi pourquoi l'Iran est désormais l'ennemi à abattre et, surtout, pourquoi il est présenté comme un empêcheur de redessiner en rond.

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