L’UMA, 45 ans d’échecs
Cette fois-ci sera-t-elle la bonne? L´Union du Maghreb arabe va-t-elle enfin se remettre sur pied? La réunion des ministres des Affaires étrangères de l´UMA prévue pour le 3 janvier prochain laisse supposer l´imminence d´un sommet. Encore un après plusieurs ratés! Mais cette fois nos dirigeants n´ont plus droit à l´échec. Ils peuvent et doivent aboutir à l´Union. Tous les obstacles invoqués jusque-là sont surmontables. Rien ne pourrait justifier un énième report. Le gâchis dure depuis 1958.
Lorsque, après la création du marché commun européen, les leaders des pays d´Afrique du Nord (ainsi était désigné le Maghreb) réunis à Tanger avaient souligné l´urgence d´une union face au puissant voisin qui émergeait.
45 ans après, l´Europe est unie. Avec ses monarchies, ses républiques et ses principautés. Avec ses conflits ouverts et larvés. Avec ses Basques et sa Corse. Avec l´Irlande du Sud qui tourmente l´Angleterre. Sans y rajouter les différends linguistiques en Belgique. Avec tout cela, l´Europe est aujourd´hui unie. Elle a son parlement, sa cour de justice, sa monnaie. Elle ne pense plus qu´à s´élargir.
Face à elle, le Maghreb reste dispersé. On aura beau invoquer le Sahara occidental, un souci de leadership, la conjoncture internationale, tous ces problèmes ne sont pas inédits. S´ils sont surmontables sur la Rive nord de la Méditerranée pourquoi ne le seraient-ils pas sur la Rive sud? Un anachronisme qui ne semble déranger personne, ici ou là-bas.
Nos dirigeants, au nom de l´intérêt supérieur de nos Etats, se doivent d´être plus énergiques, faire face et ne plus prêter le flanc à cette stratégie de la régression visant la région et comprise dans la mondialisation version internationale socialiste.
45 ans de reports, cela suffit ! Nous n´avons même pas eu droit au «Smig». Même pas un marché commun économique. Au fond c´est de cela précisément qu´on veut nous priver. Nos ressources sont tellement complémentaires que mises ensemble elles seraient une «force de frappe» avec laquelle «nos amis» devront compter. D´autant que rien ni personne ne pourra enlever aux peuples du Maghreb la réalité de leur unicité. La même langue, la même religion, une histoire intégrée et jusqu´aux liens familiaux qui sont là pour le rappeler.
Si cela ne suffisait pas, il n´est pas interdit de s´en remettre à la consultation populaire par voie référendaire. Les voies existent pour peu qu´il soit enfin admis que 45 ans de retard et d´écart, c´est trop cher payé. Et qu´il est temps de réagir.
