Le bond historique du FLN
La dernière session du Comité central du FLN a tenu toutes ses promesses. En rajeunissant le Bureau politique du vieux parti à 100%, les cadres de l´ex-parti unique ont ouvert une nouvelle page de l´histoire de leur formation politique et même de l´Algérie. Le week-end dernier est d´autant plus historique qu´il constitue l´aboutissement d´un rêve vieux de plusieurs décennies. Aujourd´hui, force est de constater, au vu de la composante humaine du BP, que c´est chose faite. Le voeu de millions d´Algériens de voir le pays sortir de la logique de clans et des vieilles querelles qui ont présidé aux destinées du pays durant de longues années, est donc exaucé. Le pouvoir au sein du FLN est enfin entre les mains de la génération de post-indépendance. Une génération qui ne traîne derrière elle aucun passif susceptible de la faire plonger dans les dédales de la politique politicienne et des complots « scientifiques» chers à celle qui l´a précédée, où les intrigues de palais et autres « peaux de bananes» sont légion. Plus que cela, la nouvelle équipe, à bien lire le discours du nouveau secrétaire général Ali Benflis, s´attellera, prioritairement, à proposer des solutions concrètes aux problèmes des citoyens et oeuvrera dans la transparence la plus totale.
Actuellement au gouvernement, avec plusieurs portefeuilles, le Premier ministère et à la présidence de la République - quoi qu´on dise, Bouteflika est bien un enfant du vieux parti - le FLN est une force politique majeure dans le paysage national. La mue qu´il vient d´opérer est significative au sens qu´elle constitue une étape extrêmement importante dans le processus de modernisation que le chef de l´Etat veut insuffler au pays. Elle a une portée réellement historique, du fait qu´elle intervient à un moment crucial de l´histoire de l´Algérie. En effet, la jeunesse est interpellée pour se prendre en charge aux fins d´aider la nation à se relever. La tâche qui attend l´Algérie est, le mot n´est pas faible, révolutionnaire. Et c´est connu, la révolution est le propre de la jeunesse. La direction partante du FLN avait le même âge que celle qui vient de s´installer, le jour où il fallait se battre contre le colonialisme. Quoi qu´il en soit, il faut lui rendre hommage pour avoir combattu pour la libération du pays et aussi, pour s´être effacée sans fracas au profit de la nouvelle génération, pressée d´engager son propre combat pour le développement de l´Algérie.
Le FLN n´est certes pas le seul parti politique à être concerné par cette nouvelle révolution, mais il faut convenir que son rajeunissement est en soi un symbole très fort, d´autant que son SG a clairement signifié son ancrage moderniste.
