L'Expression

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L’administration fait de la politique

Le ministre de l´Intérieur relance la crise qui a éclaté entre Benflis et Bouteflika. Alors qu´on croyait la polémique enterrée et le ciel politique national quelque peu éclairci après l´échec de Hadjar dans sa tentative de reprise du FLN, Zerhouni revient à la charge en confirmant la réception, par ses services, de recours introduits par quelques militants mécontents. Mieux, notre ministre de l´Intérieur va plus loin et annonce que les plaintes déposées à son niveau en vue d´invalider le 8e congrès sont à l´étude. Autrement dit, la question du congrès n´est pas encore tranchée. Cette sortie surprenante, que certains observateurs n´hésitent pas à interpréter comme une mise en garde au secrétaire général du FLN, est de nature à rallumer le brasier politique et à relancer de plus belle une polémique qu´on croyait dépassée.
Ainsi, si l´on prend en compte les propos de Zerhouni, Ali Benflis est un chef de parti en sursis, en attente d´une décision administrative susceptible de remettre en cause une légitimité acquise à la suite d´un congrès légalement constitué et qui s´est déroulé en conformité avec la loi sur les partis politiques. Ce précédent dans les annales de l´Algérie n´est pas pour arranger le processus démocratique dans le pays. En effet, l´impression qui se dégage de l´attitude du ministre de l´Intérieur est que l´administration, à travers un montage de toutes pièces, a fabriqué une véritable épée de Damoclès qui menace la stabilité de la plus grande formation politique du paysage national.
Le citoyen moyen ne peut apprécier un tel comportement de son administration qui, au lieu de trancher d´une manière ou d´une autre, opte pour la stratégie du pourrissement et entretient, à desseins, le flou autour d´une situation qui gagnerait à être éclaircie pour le bien de la nation, mais aussi pour celui de cette même administration, dont la mission essentielle est justement de ne pas se mêler de politique et de servir prioritairement le citoyen.
Avec le feuilleton FLN, le ministère de l´Intérieur fait faire à l´Algérie un bond en arrière. Ses hésitations trahissent, en fait, toute la faiblesse de notre administration, qui n´arrive apparemment pas à s´élever au-dessus des considérations politiques. Certes la prochaine élection présidentielle est déterminante et le FLN est un acteur incontournable, mais cela vaut-il la peine de prendre le risque de jouer avec l´un des instruments les plus importants de l´Etat? Il reste beaucoup de chemin à l´Algérie pour prétendre à un fonctionnement normal de ses institutions.

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