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La paix au Mali perd du temps

Non-dits. Après l'attentat terroriste, à Gao, mercredi dernier, contre le camp militaire du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC), le Conseil de sécurité de l'ONU hausse le ton. Son président, le suédois Olof Skoog, considère, dans une déclaration à la presse faite après l'attentat, que «des retards continuels menacent la viabilité de l'accord». Il s'agit de l'Accord de paix issu du processus d'Alger signé le 20 mai 2015. Poursuivant sa déclaration, Skoog a précisé que «les membres du Conseil de sécurité ont examiné la façon de protéger cet accord, y compris la possibilité et les conséquences de la mise en oeuvre d'un régime de sanctions». Deux points se dégagent de cette déclaration. «Retards continuels» et «sanctions». Même s'il ne le dit pas explicitement, il est clair néanmoins que le diplomate suédois cible une partie au moins des signataires de l'accord. On le voit mal menacer les terroristes de «sanctions» et encore moins d'être à l'origine des «retards». Ce qui veut dire, en nous éloignant totalement du langage diplomatique, que le ver est dans le fruit. Et que la partie qui est à l'origine de ces retards cherche à gagner du temps. Pour qui? Pourquoi? En décembre dernier, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait déjà fait le même constat. «Je constate que ça met du temps, je le regrette» a-t-il lancé, à propos du processus de paix au Mali, à Dakar où il assistait au forum sur la paix et la sécurité en Afrique. Bien avant lui, le président français, François Hollande, a dû faire pression plusieurs fois pour faire reprendre les négociations qui ont connu des arrêts. Un président français qui ne sera plus là dans quelques mois. De là à penser que les «retards» dont il est question s'inscrivent dans cette échéance, il n'y a qu'un pas que beaucoup d'observateurs franchissent. En effet, le déploiement des forces militaires françaises qui ont stoppé, en 2013, les terroristes qui, partis du Nord, avaient pour objectif de prendre la capitale malienne, sont toujours présentes dans la région. Avec le poids de l'influence que cela entraîne. Bref, ceci pour dire que l'application de l'accord subit les mêmes avatars que les négociations qui l'ont précédé. En moins nuancé, le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné «toute tentative de dérailler le processus de paix au Mali». De son côté, l'Algérie qui a déployé d'intenses efforts sur ce dossier a également réagi. «En sa qualité de président du Comité de suivi de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger, l'Algérie ne ménagera aucun effort pour l'application scrupuleuse et rigoureuse de toutes les dispositions de cet Accord en coordination avec l'ensemble des acteurs concernés de la communauté internationale et les partenaires maliens», a déclaré, mercredi dernier le porte-parole de notre ministère des Affaires étrangères. Enfin et en réaction à l'attentat de Gao, le président malien, IBK, a décrété trois jours de deuil national et a aussitôt envoyé, jeudi dernier, ses troupes faire la paix...en Gambie!

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