La délinquance politique
Les précisions que le ministère de l´Intérieur a publiés, dimanche, en réponse au RCD qui accusait l´administration d´entraver l´inscription de ses candidats ont de quoi faire dresser les cheveux sur la tête. Les différents motifs de rejets de dossiers avancés par le ministère de l´intérieur sont essentiellement liés aux antécédents judiciaires des candidats. Nous y trouvons des voleurs, des atteintes aux moeurs, des droits communs en prison et même une personne décédée. Des listes d´un surréalisme effarant.
Il n´est un secret pour personne que certains de nos élus ne sont pas des exemples de probité, d´intégrité et d´honnêteté. Des centaines d´entre eux sont en ce moment même en train de répondre de leurs actes et autres délits devant la justice.
Les électeurs le savent si bien et en sont tellement affectés qu´il n´est pas très sûr qu´ils seront nombreux à se rendre à l´isoloir le 29 novembre prochain.
C´est triste mais on a l´impression que ces comportements condamnables de nos élus ou des candidats s´incrustent dans une certaine normalité de la vie politique du pays.
Une normalité telle que seules les nouveautés parviennent à capter l´attention. Comme celle d´apprendre que d´ex-militants du FIS dissous ont été découverts sur une liste du RCD. Devant une telle découverte de deux choses l´une: ou bien les convictions et les idées ont foutu le camp à jamais de notre pays et donc il n´y a plus aucune illusion à se faire à propos de notre personnel politique. Ou alors les islamistes font feu de tout bois et tentent d´infiltrer tout ce qui peut l´être. Si tel est le cas, ils n´auront cependant rien inventé. La tactique est usitée depuis longtemps de par le monde pour des enjeux à l´échelle planétaire. Une tactique qui était chère au regretté Mahfoud Nahnah qui n´arrêtait pas d´encourager ses troupes à faire de l´entrisme et se placer dans toutes les institutions du pays pour ainsi en prendre sans fracas le contrôle.
L´autre nouveauté est cette inscription de candidats sur deux listes à la fois. Comme celui de Guelma cité par le ministère de l´Intérieur qui était porté sur la liste de Hamas et sur celle du RCD ou encore la cas de Khenchela où un même candidat était inscrit sur la liste FLN ainsi que sur la liste RCD.
Là, il n´ y a aucun doute, nous sommes en plein «tbezniss» politique. C´est comme à la loterie, plus on achète de tickets plus on multiplie ses chances de gagner. Sans importance de couleur.
Cela se passe au RCD qui, après s´être trompé de société, se trompe de candidats. Dans les autres partis, cela ne doit guère être mieux sauf qu´ils ont eu «l´intelligence» de ne pas s´en prendre au ministère de l´Intérieur.
Et dire que c´est à de telles candidatures que les pouvoirs publics veulent nous convaincre de confier notre sort. Non merci! On a déjà donné!
