Gare aux flics ripoux!
Les services de sécurité opèrent une mue salutaire depuis quelques années. Cela est un fait reconnu par tout un chacun. Les policiers algériens de 2002 semblent bien plus intégrés dans le corps social qu´il y a une décennie. Le travail de moralisation de ce corps de sécurité commence à porter ses fruits, au sens que les citoyens n´ont, pour ainsi dire, plus la crainte du «flic méchant» des années de sang. Il faut peut-être reconnaître, à la décharge des policiers, qu´entre 93 et 98, la situation sécuritaire qui prévalait mettait tous les membres de ce corps de sécurité sous pression. Des centaines d´officiers et d´agents de l´ordre public y ont laissé la vie. La lutte antiterroriste durant cette période ne s´est pas faite sans dommage. Beaucoup de citoyens innocents ont payé le prix fort du climat de terreur qui régnait en Algérie. Mais depuis le recul du terrorisme, la police est revenue graduellement à ses missions premières, avec en prime une nouvelle approche qui fait de la proximité une donne stratégique. Aussi, ce n´est pas sans plaisir que les Algériens redécouvrent leurs policiers. Cependant, cette évolution positive des rapports police société n´est pas née du hasard. Il a fallu une véritable volonté politique de parvenir à un Etat de droit, pour que les éléments nocifs et corrompus soient isolés. Le linge sale de la Dgsn a été lavé en public, pourrait-on dire. Il n´y a qu´à voir tous les ripoux et autres flics zélés qui ont comparu devant des juridictions civiles pour s´en convaincre. Aujourd´hui, il est aisé de constater que l´opération de toilettage a porté ses fruits. Les Algériens applaudissent ce changement dans le bon sens et coopèrent de plus en plus avec les services de sécurité.
Cet état de fait est un gage sérieux dans la réussite des missions futures de la police qui se trouve confrontée à un autre phénomène aussi dévastateur que le terrorisme: le crime organisé. En effet, la décennie 90 a ouvert une brèche à une nouvelle race de criminels qui ne reculent devant rien et sont capables du pire. Ce type de criminalité recommande une lutte sans merci de la part des services de sécurité. Beaucoup d´observateurs n´hésitent pas à affirmer que nous assistons actuellement aux balbutiements du crime organisé en Algérie. Il est certain que ce phénomène prendra de plus en plus d´ampleur dans les années à venir. D´où toute l´importance de ce qui attend les policiers.
Il reste à espérer qu´en haut lieu, la leçon de la période précédente a été retenue. En d´autres termes, il s´agit de combattre le mal sans se couper de la société. Il faut surtout rester vigilant, les flics ripoux adorent les situations confuses.
