Fond de convergence
Reportée à plusieurs reprises et objet d’interprétations multiples, la visite officielle du président Tebboune en France est à l’ordre du jour. Plus que les fois précédentes, cette fois-ci la période du déplacement du chef de l’État à Paris est désormais connue. Le président de la République est donc attendu dans la capitale française fin septembre ou début octobre. La date exacte de cette visite devait être fixée en fonction de l’agenda des deux Présidents. La programmation de cette visite est un indice qui ne trompe pas quant aux avancées réalisées dans la préparation de l’évènement. Les rencontres algéro-françaises se sont en effet multipliées, ces dernières semaines. Aussi bien au niveau ministériel qu’entre les organisations patronales des deux pays. Ce qui semble avoir balisé la voie à cette visite qui, selon toute vraisemblance, est mal vue par des milieux, qui peuvent se recruter ici et là-bas, et qui sont agacés de voir les deux pays coopérer dans la sérénité. Mais en dépit de l’œuvre maléfique de ces milieux, Alger et Paris sont manifestement déterminés à se donner des «perspectives économiques communes profitables» aux deux pays. Cette projection pragmatique a cependant pu compter sur le fond de convergence des vues des deux chefs d’État. Ces derniers n’ont pas laissé de place à l’équivoque en mettant en avant les mêmes ambitions dans le cadre d’une dynamique de rapprochement renforcée par la signature de la Déclaration d’Alger en août 2022. Et si le contexte qui a succédé à la signature de ce document n’a pas été celui de la sérénité, force est de constater que le malentendu a fini par être dépassé. Mieux encore, c’est la Déclaration d’Alger qui aura permis des avancées dans le dossier de la mémoire grâce au travail qu’accomplit la commission conjointe mise en place par les deux Présidents. Les deux parties avaient mis en avant la nécessité d’une prise en charge « intelligente et courageuse» des problématiques liées à la mémoire dans l’objectif d’appréhender l’avenir avec sérénité. Depuis, la commission mixte a multiplié les échanges et ses recommandations sont au stade de la finalisation pour les présenter aux deux chefs d’État. Autrement dit, du travail a été accompli dans ce registre. L’on peut cependant regretter, des deux côtés de la Méditerranée, tout le temps perdu à cause de la détérioration des relations diplomatiques. Et qui a négativement impacté la coopération entre les deux pays, qui possèdent tous les atouts pour aller de l’avant . Cela doit être l’objectif principal de cette visite attendue et qui peut compter sur le fond de convergence maintes fois reconstruit par Tebboune et Macron.
