L'Expression

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Face-à-face stérile

Le Conseil constitutionnel s´emploie, au même titre que d´autres institutions de la République, à montrer «patte blanche» aux candidats engagés dans la course à la présidentielle d´avril prochain. Les visites guidées au Palais des nations où se déroule l´opération de vérification des dossiers de candidature et autres gestes de bonnes intentions de l´institution présidée par Mohamed Bédjaoui n´a d´autre motif que d´amener les postulants à la magistrature suprême à croire à la bonne volonté du pouvoir de jouer franc jeu, à l´occasion du prochain scrutin. Avant les assurances de Bédjaoui, c´est le président de la République en personne qui, à travers l´instruction qu´il a adressée aux fonctionnaires de l´Etat, avait lourdement insisté sur l´impartialité de l´administration dans l´organisation du scrutin.
Autant de signes positifs donc en direction d´une opposition qui donne l´impression d´être fermée à tout argument, criant à qui veut l´entendre que la fraude a déjà commencé. Tous les leaders politiques, actuellement en course pour la magistrature suprême, ne rate aucune occasion médiatique pour marteler ce qui semble être une de leurs convictions profondes, à savoir que les jeux sont faits et que l´administration roule déjà pour le président sortant et roulera pour lui le jour du scrutin.
Dans ce jeu de cache-cache qui oppose le pouvoir aux candidats, l´enjeu est de garantir un minimum de transparence, et partant, faire avancer la démocratie en Algérie. Seulement, entre les mesures «superficielles» et autres gestes «folkloriques» des autorités centrales, et le discours défaitiste des huit prétendants au sacre présidentiel qui vont croiser le fer avec Bouteflika, force est de constater que les uns et les autres semblent oublier une donne très importante. En effet, le dialogue de sourds pouvoir-opposition a complètement occulté l´électorat.
Ce dernier, coincé entre deux visions qui ne tiennent pas compte de ses propres attentes peut très bien passer dos à dos les deux protagonistes. Or, il est admis que le vote est un acte citoyen de première importance. Est-ce à dire que les Algériens feront montre d´un déficit de citoyenneté en cas de large boycott?
Rien n´est moins sûr. En fait, dans ce pays et aussi paradoxal que cela puisse paraître, le boycott est devenu, par la force des choses, un acte éminemment citoyen. Aussi, si à la prochaine élection présidentielle, les Algériens boudent les urnes, c´est pour signifier à cette même classe politique son incompétence à s´élever au niveau d´une demande citoyenne véritable. Et que le face-à-face auquel on assiste ces dernières semaines aura été stérile.

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