L'Expression

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Expulser... c'est tendance

Refoulés par-ci, expulsés par-là, les migrants - auxquels sont imputés les problèmes économiques du pays - sont devenus en cette année de grâce 2017, les souffre-douleurs des dirigeants européens et états-uniens, incapables d'endiguer le chômage ou assurer la relance. Aussi, désigner les immigrés comme première cause des difficultés auxquelles sont confrontés les pays occidentaux est un leitmotiv facile qui permet en outre de charger un bouc-émissaire et faire oublier les inaptitudes à diriger et à élaborer la relance économique. Dès lors, chasser l'Autre, c'est tendance. Une mode, une synergie dans un monde occidental qui a perdu humanisme, compassion et sens moral. Le tout premier à être parti en croisade contre les immigrés est le président des Etats-Unis qui, encore candidat, a mis la question des migrants en tête de ses priorités. Poursuivant sur son élan, Donald Trump veut désormais expulser 11 millions d'immigrés - en majorité hispanique ou d'origine mexicaine - selon lui des clandestins «criminels». Cela lui est aisé de jeter l'opprobre sur ces laissés-pour-compte d'un système inégalitaire, leur faisant porter les difficultés qu'il a lui-même induit. Une curiosité à noter, le gouvernement Trump est formé exclusivement de milliardaires et ultramilliardaires. Un fait choquant, dans une démocratie, qui méritait d'être relevé. Ce sont ces gens, vivant dans un autre monde, ne savent pas ce que c'est de vivre au jour le jour, ne savent pas ce que ressentent ces personnes laissées en marge de la société et du développement, qui portent des jugements de valeur sur les autres. Très à l'aise, Donald Trump a ainsi lancé la répression et la traque aux migrants. Une nouvelle chasse aux sorcières s'organise aux Etats-Unis. Cette manière de voir fait tache d'huile de l'autre côté de l'Atlantique, plus précisément en Allemagne. Ainsi, Angela Merkel - elle, ne chiffre pas le bannissement qu'elle préconise - ne veut plus des migrants et souhaite s'en débarrasser. En ouvrant les portes aux réfugiés en 2015, la chancelière allemande pensait d'abord à l'aubaine qu'ils constituaient pour une économie allemande certes florissante, mais vieillissante. Or, parmi ces réfugiés il y avait des milliers de diplômés, notamment les Syriens, dont leur apport ne serait pas de refus. Cette ouverture ne partait donc pas de bons sentiments, mais obéissait aux dividendes que l'Allemagne pouvait en retirer. Mais la politique a d'autres valeurs. Ainsi, Mme Merkel a été sèchement rappelée à l'ordre, débordée par sa droite. Cela s'est traduit au plan électoral par des échecs cuisants. Dès lors, on retrouve ses vraies sensations et sans état d'âme, Angela Merkel se fait loi d'expulser ces migrants qui font désordre dans un Etat si policé, si «respectueux» des lois. Au final, son altruisme - si cela a joué dans sa décision d'ouverture des frontières - n'était pas vraiment fort, puisque au premier accroc électoral, elle fait marche arrière, retrouvant sa vraie nature de battante. En fait, sur la question des migrants la seule différence entre Donald Trump et Angela Merkel est sémantique. Trump est grossier, disant les choses de façon directe et frisant la trivialité, Mme Merkel dit la même chose, en prenant la précaution d'enrober ses paroles dans le velours du politiquement correct. L'honneur est sauf! A contrario, Marine Le Pen, candidate à la présidentielle française (23 avril-7 mai) y va franco et veut «virer» les Noirs et les «bougnoules». Dans un tweet publié le 23 janvier dernier, elle écrit (en majuscule): «MARINE LE PEN 2017 <3 PARTAGEZ SVP, IL FAUT VIRER CES BOUGNOULES ET CES NOIRS DE FRANCE MES FRERES!!!!!» Une large visibilité a été donnée à ce tweet raciste. Ce qui veut dire qu'il a été sponsorisé pour assurer sa diffusion y compris aux non-abonnés, de la même manière qu'une publicité. Nous citons cette dame comme exemple d'anomalie à laquelle les pouvoirs publics français auraient dû mettre le holà par, au moins, l'annulation de la candidature de Le Pen. Or, celle-ci est en tête des sondages pour la présidence. La France est-elle raciste? Va-t-elle se donner un chef d'Etat ségrégationniste, qui prône la discrimination? Constat: dans le monde occidental de 2017, être raciste, refuser l'Autre, l'expulser est tendance!

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