L'Expression

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Des ouvrages moins nocifs

D´emblée, l´année 2002 semble donner raisons aux optimistes. Dans quel domaine précis? L´éducation! En quoi faisant? En offrant des armes à ce secteur stratégique pour lui permettre de se délester du poids des substances subversives qui lui empoisonnent l´existence depuis la naissance de l´école fondamentale. Fragilisée, clochardisée, parfois par des comportements d´un corps enseignant peu ouvert au rationalisme, l´école algérienne aura connu toutes les formes de pressions populaires avant de s´engager à adopter une nouvelle attitude vis-à-vis des réformes en cours. Mûrie dans le cadre de la Fédération nationale des parents d´élèves et proposée comme telle à la puissance publique, la principale revendication pour alléger le poids idéologique infligé à l´école devait viser d´abord à éliminer la littérature subversive qui rendait suspecte l´éducation religieuse qu´on y dispensait.
Ne disait-on pas qu´ave el handicap, l´école algérienne ne pouvait former que des «tueurs» capables de se retourner contre leurs propres géniteurs? Combien de collégiens, de lycéens, et j´en passe, n´ont-ils pas troqué leur tablier de demandeurs de savoir pour aller aliéner leur âme à des égorgeurs, dont la seule connaissance de l´Islam réside dans quelques versets appris sans en avoir imaginé la portée? L´Islam, dont le monde entier reconnaît la tolérance urbi et orbi par le biais de ses cours d´éducation religieuse, notre «école fondamentale» en a écorné le sens sublimé. S´étant incrustée dans le corpus éducatif comme le ver dans le fruit pendant plus de vingt ans, l´école algérienne, qui a subi les effets d´une putréfaction lente, progressive, mais tout au long de cette période, s´est toujours sentie étrangère à son propre environnement et de la réalité de laquelle elle tire la légitimité de son existence. C´est ainsi qu´au lieu de former des citoyens pour veiller sur la cité, on a, au contraire, tout fait pour former des êtres au service de cette idéologie de la subversion que le professeur Lacheraf, en son temps, dénoncera comme telle, non sans courage et fermeté avant de se rendre, écoeuré par le silence des intellectuels, en Amérique latine se pencher sur les anciennes civilisations autochtones que les Espagnols et les futurs Euro-Américains iront décimer.
Désormais, les ouvrages contenant l´éducation religieuse, que le ministère de l´Education nationale avait décidé de livrer au pilon avant la présente rentrée, ont été remplacés et leur distribution aux élèves commencée il y a trois jours. Conséquence, il ne sera plus jamais question, espérons-le, de se gargariser de mots en récitant les écrits d´Ibn-Taymia avant de se saisir d´une hache pour aller guetter sa fiancée sortant du travail sans tchador ni burka, pour lui trancher la gorge. Est-il possible que l´Algérie, que la guerre de Libération nationale avait libérée des plus aliénantes arriérations, ait pu engranger autant d´innocuité potentielle avant de sombrer dans les larmes et le sang et de sacrifier plus de cent mille des siens au nom d´un Islam politique dont le but visé devait se traduire par l´anéantissement de tout un peuple jusqu´au dernier. Et certainement aussi pour le simple plaisir de voir l´Algérie qui avait réussi à forger un outil de travail, dans les années 70-80, en mesure de lui faire la courte échelle pour accélérer son entrée dans le progrès économique et social par le biais d´une croissance soutenue, et la voir également prendre les devants sur la scène du développement sans recourir à quelque dopage.
La réduction du poids de la religiosité subversive dans le cursus scolaire en cette année 2002 ne peut que rassurer quant au reste des mesures qui restent à prendre pour rasséréner les parents d´élèves et l´opinion qu´ils ont réussi à faire partager par le reste de la population pour le seul et unique but de libérer l´école des restrictions cognitives qu´elle subissait au nom d´un obscurantisme mortifiant.

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