L'Expression

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Anarchie

Les transporteurs publics ont été les premiers, à l´image de l´anarchie qu´ils font régner dans leur secteur, à décider unilatéralement de revoir à la hausse les prix des tickets, qu´ils ne distribuent, au reste, que chichement aux usagers, transportés comme du bétail. Le prétexte était tout trouvé depuis que le gasoil a vu son tarif augmenter d´un dinar par litre à la faveur de la loi de finances de l´année en cours. Parce que les pouvoirs publics ont assisté, impuissants, ou peut-être même complaisants, à ce phénomène qui remet gravement en cause la notion d´Etat de droit, tout en constituant une agression caractérisée contre le pauvre, les boulangers ne pouvaient que prendre exemple sur eux, sans aller quand même jusqu´à hausser unilatéralement le prix de ce produit stratégique et de première nécessité.
La grève, qui a longtemps plané au-dessus de nos têtes, reportée de jour en jour et de mois en mois, a fini par advenir. Cela même si le gouvernement en personne a rompu le silence pour apporter de fermes garanties quant à un approvisionnement suffisant en farine, à des prix qui demeureront inchangés.
Ici se pose la question de la protection du citoyen et du respect de l´Etat de droit. Tous les Algériens doivent en effet être assurés de disposer de pain, d´éducation et de soins. Le président lui-même, dans son discours de mercredi dernier à partir de la Maison du peuple, avait insisté pour dire que ces facteurs sont les constituants incontournables de la dignité restaurée. Rien ne justifie un pareil débrayage, partant du constat que le dialogue n´a jamais été rompu entre les boulangers et les pouvoirs publics, et que ces derniers viennent, une fois de plus, de réitérer de sérieuses garanties concernant la mince marge bénéficiaire de ces commerçants. Mince? Pas tant que cela, puisqu´ils sont bien rares, ces boulangers, à respecter le prix fixé par l´Etat et parfois même le poids de la baguette de pain.
Aucune raison objective ne peut justifier une pareille grève, qui vient prendre en otage des millions de citoyens paniqués, empressés hier devant les boulangeries, pour stocker le pain nécessaire aux deux jours à venir.
L´Etat est ainsi interpellé pour mettre fin à cette anarchie qui risque d´aller crescendo s´il n´y est pas mis bon ordre dans les plus brefs délais. Après les transporteurs et les boulangers, à qui sera le tour de prélever sa «dîme» sur des citoyens littéralement saignés à blanc?

De Quoi j'me Mêle

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