L'Expression

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À l’Ouest, rien de nouveau

Plaque tournante de la région Ouest-africaine, le Sénégal est en proie à une crise politique et sociale persistante, au point que le président sortant Macky Sall, ayant accompli ses deux mandats, tentait, hier, l'impossible en convoquant un «dialogue» inclusif avec un certain nombre d'acteurs, les plus importants ayant, par avance, décliné l'invitation. Le chef de l'Etat sénégalais s'est donné deux jours pour convaincre de la nécessité d'une sortie pragmatique de crise, situation dans laquelle est englué le pays, après 64 ans d'indépendance et une longue période où il était affiché comme le modèle africain en matière de bonne gouvernance et de démocratie. C'est dans la cité de Diamniadio, une ville nouvelle à 30 kms de Dakar, qu'étaient conviés les candidats à la présidentielle, initialement prévue le 3 février mais reportée sine die par le président Sall, des prétendants consacrés par le Conseil constitutionnel, mais aussi des «recalés», des membres de la société civile, des chefs religieux et coutumiers. Macky Sall n'est pas à la fête, pour autant, puisque 16 des 19 «invités» ont rejeté son invitation, réclamant avec insistance la tenue de l'élection présidentielle dans les plus brefs délais. Ainsi, les divisions creusées par le processus préélectoral sont profondes et les tentatives de «réconciliation» si aléatoires qu'on voit mal comment le Sénégal pourra regagner rapidement une stabilité tant vantée jusqu'alors. Sall cherche un consensus autour d'une date mutuellement acceptable alors que les concurrents l'accusent de vouloir surseoir à la fin de son second mandat, le 2 avril prochain. Si le dialogue entrepris dimanche et lundi échoue, il n'aura pas d'autre choix que celui de confier la lourde tâche au Conseil constitutionnel. Le fait que, parmi les 16 absents, on trouve le collectif Aar Sunu Election («Préservons notre élection»), avec plus d'une centaine d'organisations et de personnalités fédérées contre le report, et d'autres platse-formes citoyennes, montre à quel point l'enjeu est critique. Ils sont unanimes, avec la mouvance d'Ousmane Sonko, à revendiquer une élection avant le 2 avril, pour éviter la vacance de la succession. Mais Sall ne croit pas à la faisabilité de ce scrutin. Accusé de jouer la montre et d'avantager son camp dont les chances paraissent particulièrement érodées, il aura bien du mal à sortir vainqueur de ce dialogue de sourds. 

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