L'Expression

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HOMMAGE AUX ÉCRIVAINS MARTYRS AU SILA

Une petite halte dans l'Histoire

deux symboles d'un engagement et d'un combat intellectuel contre le colonialisme ont été commémorés.

Ahmed Rédha Houhou et Mouloud Feraoun, deux figures emblématiques des lettres algériennes, l'un, d'expression arabophone, l'autre, d'expression française, deux symboles d'un engagement et d'un combat intellectuel contre le colonialisme, mais aussi deux écrivains martyrs, ont été commémorés ce samedi à la salle Ali-Mâachi au Salon international du livre à Alger en compagnie de l'écrivain et critique Waciny Laâredj et nombre d'intervenants tels que Rachid Feraoun et Ahmed Bakelli. Lors de la rencontre, l'écrivain Waciny Laâredj en compagnie d'artistes et intellectuels ont pris le temps d'évoquer un parcours historique et littéraire, empreint de respect et de reconnaissance de deux écrivains majeurs, le temps de revisiter pour un public pas très nombreux, quelques-unes des plus belles pages du patrimoine romanesque et poétique algérien. Les intervenants ont évoqué brièvement l'histoire du Mouvement national en mettant l'accent beaucoup plus sur le mouvement de la création littéraire et esthétique ayant marqué le parcours des deux écrivains martyrs, «un parcours semblable dans sa confrontation avec la colonisation» selon les propos de Waciny Lâaredj qui a mentionné également qu'«ils étaient plus que des romanciers, ils étaient des penseurs». L'écrivain Rachid Feraoun a pris quant à lui la parole pour évoquer le parcours de son père et de son engagement à rétablir une vérité sur la réalité sociale à l'époque en dressant l'itinéraire du romancier après avoir lu quelques fragments des textes de l'oeuvre posthume de Mouloud Feraoun, La cité des roses, éditée dans son intégralité à titre posthume. Ce roman, qui est bâti autour d'événements et de faits réels vécus par l'entourage de l'auteur et dont il s'est inspiré relate une histoire tumultueuse, façonnée par un amour interdit entre un directeur d'école algérien descendu des montagnes pour s'installer dans la Cité des roses où il rencontrera une enseignante française qu'il séduira et aimera, tous deux mariés et visiblement appartenant aux deux camps ennemis. Il a été également question de l'assassinat de Mouloud Feraoun en plus du quart d'un documentaire qui a subi malheureusement les aléas techniques de l'organisation et qui a écourté le témoignage sur l'écrivain. Ensuite, ce fut le tour d'Ahmed Redha Houhou à travers un certain nombre de témoignages, parmi eux, ceux du dramaturge Saleh Lambarkia qui s'est davantage exprimé sur le rôle de l'adaptation, de la création et son rôle en général, puis de la notion d'adaptation chez l'écrivain Ahmed Redha Houhou avec toute l'approche personnelle, en recréant dans une langue arabe classique, des pièces tel Ruy Blas de Victor Hugo dont il s est approprié le contexte pour le réadapter selon un motif plus adéquat à la société algérienne. Grâce à sa troupe théâtrale de Constantine El Mazher, il a monté plusieurs pièces qui ont connu un grand succès. Le dramaturge Saleh Lambarkia évoquera aussi Si Achour inspiré du Topaze de Marcel Pagnol, et l'Avare de Molière ainsi que l'aspect inédit du travail d'Ahmed Redha Houhou vis-à-vis des pays arabes qui, selon les propos d'Ahmed Bakelli «a introduit pour la première fois le théâtre en Arabie Saoudite». Il évoquera aussi l'avant-gardisme chez le romancier «considéré comme le premier à avoir publié un roman dans la langue arabe». Ahmed Menour quant à lui s'est expliqué sur la publication d'Ahmed Redha Houhou et l'effort qu'a produit la maison d'éditions Enag afin de rassembler les oeuvres d'Ahmed Redha Houhou. Suivront d'autres indications avec l'itinéraire du père d'Ahmed Redha Houhou et du parcours du fils à travers ses études ainsi que la toute première et éprouvante expérience de l'injustice et de la tristesse que l'intellectuel a rencontrée en assistant aux pressions exercées par le caïd Ben Ghana de la région de Sidi Oukba sur le père. Ahmed Bakelli a relaté aussi la formation du jeune Ahmed Redha Houhou de son penchant artistique, de la passion pour le luth, montrant un intérêt grandissant pour la poésie populaire à travers une pièce méconnue «El Naib el mouhtarem, ce qui n'a pas été pour plaire à l'association du Cheikh El-Ibrahimi selon les termes d'Ahmed Bakelli. «Ça a suscité quelques interrogations chez l'association des ouléma musulmans», toujours selon Ahmed Bakelli. Ahmed Redha Houhou «aura été un fervent défenseur des droits des femmes». Suivront des indications sur son écriture au sein de journaux algériens en 1947 El Bassaïr et Echou'la où il critique la société algérienne, abordera des sujets tels que la religion, la politique et le statut de la femme dans le Monde arabe. D'autres interrogations au sujet du militantisme de Redha Ahmed Houhou et du lieu réel de son assassinat. Waciny Laâredj dira aussi que «la vie d'Ahmed Redha Houhou fut courte mais intense» afin de souligner la vivacité intellectuelle dont ont fait preuve tout aussi bien Rédha Ahmed Houhou que Mouloud Feraoun. La rencontre prendra fin avec des lectures des textes de Redha Ahmed Houhou afin de rendre compte d'un véritable exemple de lutte par le savoir.

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