UNE PAGE D’HISTOIRE DE BÉJAÏA
Résistance et savoir
Les Aït Melikèche ont écrit l’une des plus glorieuses pages de l’ancienne Naciria.
A l´instar de nombreuses régions du pays, Béjaïa plonge ses racines très profondément dans l´histoire. Parmi les «archs» qui ont marqué cette région, figure en bonne place les Aït Melikèche, honorable tribu qui se revendique d´une personnalité unique. El Melikèche, un redoutable guerrier.
Cette tribu forcée de quitter les petites plaines de la Mitidja dès le XVe siècle, s´est dispersée entre la montagne de Tirorda «Afrihounen» du côté de Tizi Ouzou, au nord, et les prairies de la Soummam au sud. Aït Melikèche a toujours été une tribu libre. Elle n´a jamais été soumise à l´autorité turque. Parmi les héros auxquels elle donna naissance, le chef guerrier Abdelmoumen qui a organisé la résistance avec Boubaght jusqu´à 1854 lorsqu´ils tombent au champ d´honneur. Ahmed El Mousoula leur succéda à la tête de la tribu. Il dirigea une grande bataille à Bacherihane (Larbaâ Nath Irathen) avec l´appui de l´héroïne Fadhma N´Soumer en 1857.
Les Aït Melikèche «offrirent», plus tard à l´Algérie, un certain Abderahmane Mira, le glorieux colonel martyr de la Révolution.
En plus de l´effort de guerre, il y avait la science et le savoir. Et dans ce registre, on ne peut oublier le savant, le littérateur et le révolté Mohamed Ben Amor El Melikechi et l´imam du «arch» Sidi El Mouffek, originaire de la tribu Sanhadja Imazighen, il compte parmi les plus précieux savants de Béjaïa. A la recherche de la perfection spirituelle, il s´est sacrifié corps et âme, pour instruire les Aït Melikèche de l´ordre et de la culture.
Sa zaouia fut détruite par le colonialisme en 1957. Il n´était pas un homme de richesse. Il était tout à fait le contraire. Il avait réussi à faire la fusion entre la sagacité El Melikchia «Aneraz oula Neknou» (garder sa dignité en toute circonstance) et l´honneur véhiculé par la «sunna» du Prophète.
L´un des plus grands héritages qu´il a légué est sans, conteste, l´établissement de la loi familiale, un véritable code de la famille qui épargne à l´institution du mariage d´être gangrenée par le virus matérialiste.
