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L'UN DES IMPORTANTS PENSEURS ALGÉRIENS OUBLIÉ

Où sont les ouvrages de El Ouartilani?

Alors qu'on parle beaucoup de Ben Badis, de l'Emir Abdelkader ou encore de Malek Benabi, il existe un penseur et un acteur important de la pensée réformatrice et anticoloniale, qui n'est jamais cité dans les séminaires, les livres ou les hommages: Fodil El Ouartilani.

Fodil El Ouartilani était un penseur et militant anticolonialiste proche des Frères musulmans. Brillant orateur et homme de culture, il a été membre de l'Association des ouléma algériens et a joué un rôle central dans la révolution yéménite de 1948. Mais à la grande déception des chercheurs et des ses fidèles, aucun éditeur n'a cru bon reprendre ses livres. Né le 18 février 1906 en Kabylie à Aït Ourtilane, Fodil El Ouartilani est issu d'une famille aisée, de tradition lettrée. Il fait ses études à l'école franco-musulmane et dans les institutions religieuses fondées par les ouléma de sa ville natale. Il s'inscrit à l'Université Zitouna de Tunis et fait partie de l'entourage du cheikh Abdelhamid Ben Badis fondateur de l'Association des ouléma musulmans algériens, qu'il prend pour maître. Vers 1934, l'association le désigne pour encadrer les expatriés algériens en France en les sensibilisant à l'idée nationale algérienne et aux idéaux du réformisme musulman (Nahda) d'Afghani, Mohamed Abduh et Rachid Ridha. Son activité apostolique et militante le rend très vite suspect aux yeux des autorités françaises. Se sentant menacé, il se réfugie clandestinement en Suisse, passe en Allemagne, se rend en Italie, s'enfuit en Grèce pour arriver enfin à Port-Saïd en Égypte, à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Mais c'est à Aden, au Yémen, qu'il s'illustre en s'alliant à plusieurs penseurs dont l'imam Yahya Muhammad Hamid ed-Din, mais après la mort de ce dernier, il est devenu persona non grata.
La police égyptienne et les autorités libanaises lui interdisent de débarquer sur leur territoire. Pendant plusieurs mois, il sillonne les mers avec l'équipage du al-Zamâlek en adressant des dizaines de messages à tous ses amis, parmi lesquels se trouvent de hauts responsables en Égypte et au Liban, ainsi que les nationalistes nord-africains du Caire (Allal El Fassi, Habib Bourguiba, Abdelkrim al-Khattabi entre autres). Enfin, avec la complaisance de Riad El Solh, chef du gouvernement libanais, et l'intervention de hautes personnalités arabes, El-Ourtilani arrive finalement à se réfugier à Beyrouth en juin 1948. La lutte armée éclate en Algérie le 1er novembre 1954 et Fodil déclare son adhésion à la déclaration du FLN et se voue corps et âme à cette lutte, à partir de son exil libanais. Il multiplie conférences, articles et interviews, au Liban comme en Syrie en faveur de la cause algérienne. Il meurt le 12 mars 1959 dans la solitude dans un hôtel à Istanbul. Sa dépouille repose, depuis le 12 mars 1987, au cimetière des martyrs de Ait Ourtilane. La fin de ce penseur et érudit ne doit pas être éternelle, il doit être consacré par la pensée et la culture.

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