L'Expression

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69E FESTIVAL DE CANNES:PROJECTION DE PATERSON DE JIM JARMUSCH EN COMPÉTITION OFFICIELLE

Ode à la poésie...

L'amour des choses simples pourrait être aussi le titre de ce film, si ce n'est que ce nom est loin d'être fortuit.

C'est d'abord le nom du personnage principal, joué par Adam Driver (le fils du dernier Dark Vador, Ndlr dans le dernier Star Wars), c'est ensuite le nom de la ville du New Jersey, à une trentaine de kilomètres à l'ouest de New York où celui-ci est né et exerce la fonction de chauffeur de bus. Enfin, c'est le titre du plus célèbre recueil du poète américain William Carlos Williams (1883-1963). Paterson, personnage simple qui intériorise tout et préfère regarder les autres s'abreuver des paysages du lac et méditer, écrit aussi de la poésie. Sa femme à l'apparence naïve et femme au foyer est pleine de ressources et de créativité. Aimant tout ce qui est en noir et blanc, elle coud et fait des cadeaux qu'elle vend au marché. Au milieu de cette petite vie qui semble couler comme un fleuve tranquille, il y a leur drôle et amusant chien bouledogue. La femme aimante et pleine de générosité et de tendresse pour son mari est campée par la belle actrice iranienne Golshifteh Farahani. L'image qui ouvre le film n'est pas sans rappeler celle du couple allongé dans son lit dans Only the lovers still alive.
Jim Jarmusch reprend ici la même thématique du bonheur simple quand il est partagé au jour le jour sans trop penser à analyser les choses mais vivre pleinement sa vie par instinct quand on peut.
Car si Laura, femme dévouée, fait des gâteaux et se plaît comme elle est, elle rêve de devenir une chanteuse de country et achète pour ce faire une guitare.
Le chauffeur de bus rêvasse quant à lui aux vers de son poète préféré, entre son bar et la colline, quand il n'est pas en train de s'inspirer de ce qu'il voit autour de lui pour sublimer son existence en vers et aimer davantage sa femme.
Le film qui débute difficilement parvient à nous capter entièrement grâce à un rythme sidérant propre à l'onctuosité poétique qui se dégage à la fois des mots narrés, de l'image, voire de la beauté lyrique de ces acteurs qui tout en finesse traduisent l'amour et la bonté.
Une atmosphère poétique qui se devine aussi dans l'ambiance feutrée, les couleurs mélodiques bien originales composées en partie par le sieur Jarmusch en personne. Un film romantique qui se perd en sensibilité vraie. «Le film célèbre son propre choix dans la vie. Car ses personnages sont heureux tels qui le sont. Mais décident de faire aussi autre chose à côté de leur vie qui est bien structurée...», dira Jim Jarmusch, auteur de ce très beau film qui lui aussi figure en lice pour la Palme d'or.
Un film qui a toutes ses chances, tout comme le film allemand, Toni Erdmann de Maren Ade.
Un point commun entre ces deux films? la forte charge poétique qui s'en dégage!

De Quoi j'me Mêle

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