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Akli Tadjer à l’espace IFA du Sila

«Nos aînés, ces héros...»

«Je me dois de m’intéresser à mon histoire. Celle-ci n’a pas commencé en 1962 », dira l’auteur «D’amour et de guerre», roman paru chez Casbah éditions.

L'espace de l'Institut français d'Algérie a accueilli, mardi après-midi, l'écrivian algérien Akli Tadjer, afin de présenter son dernier roman qui connaîtra bientôt un tome II, à savoir «D'amour et de guerre». Un livre sur «La quête éperdue d'amour et de liberté d'un jeune soldat kabyle propulsé dans un monde devenu fou.1939, dans les montagnes de Kabylie. Adam a vingt ans et rêve de construire une maison pour Zina, son grand amour, la plus belle fille de Bousoulem. La vie serait si simple, si douce. Mais la guerre en décidera autrement. Arraché à son village et à sa fiancée, Adam est enrôlé de force par l'armée pour tuer des Allemands qu'il ne connaît pas, dans une France qu'il ne connaît pas...» Un roman qui nous plonge dans l'intimité de plusieurs personnages de différentes confessions, propulsés dans la tourmente de la grande histoire, appelés à partir vers un monde qu'ils n'ont pas demandé.
Un livre qui est dédié, dira l'auteur, à «ces oubliés de l'histoire, à tout ces jeunes gens qui ont donné de leur vie et ont découvert l'inimaginable dans les années 30, 40... ces gens-là sont nos aînés». Et de relever «l'humiliation suprême» qu'ils ont vécue à cette époque. Des gens qui ont été envoyés en boucherie et se sont retrouvés par la suite parqués dans des camps. «Le comble de l'horreur et du cynisme, les Allemands ne voulaient pas les garder non plus durant la guerre. Ils sont devenus les geôliers de ces gens qui les ont précipités vers cette guerre qui ne les concernait pas!
En tant qu'Algérien je me dois de m'intéresser à mon histoire. Cette dernière ne commence pas en 1962. Il y a eu nos aînés avant nous..Des anonymes qui sont devenus des héros malgré eux».
À propos de l'écriture de ce roman, l'auteur qui a dû faire énormément de recherche, dira qu'il n'a pas fait un travail d'historien mais néanmoins qu'il a récolté un nombre de témoignages arguant que son père ne parlait pas de cette période de guerre mondiale. «il a fallu que je lui arrache les mots», fait- il savoir. Et de se demander: «Pourquoi ils n'en parlent pas? En fait, ils avaient conscience de leur statut de l'époque. Comment parler à votre fils et lui expliquer que «quand j'étais jeune, je n'étais rien»? Akli Tadjer confiera aussi qu'il y a des gens en France de l'extrême droite qui ne supportent pas qu'on raconte cette histoire en abordant cette partie «sombre». Akli Tadjer saluera aussi la mémoire de certains instituteurs français qui viendront en aide aux enfants algériens pour qu'ils apprennent à lire et à écrire...Il évoquera enfin, aussi, le fameux imam de la mosquée de Paris qui octroyait des certificats de religion musulmane à certains juifs pour ne pas se faire rafler par les Allemands. «Ces gens sont de vrais personnages romanesques en soi», observera t-il. 

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