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17ème anniversaire de son décès

Naguib Mahfouz, le géant de la littérature arabophone

Pas moins de 70 œuvres de ce monument de la littérature ont été adaptées au cinéma, un fait unique dans les annales. Parmi ces œuvres portées à l’écran, il y a 22 nouvelles.

Auteur d'une production littéraire imposante, composée principalement de romans mais aussi de nouvelles, Naguib Mahfouz reste l'écrivain arabophone le plus prolifique et le plus important de tous les temps.
Pour parvenir à écrire une oeuvre aussi géniale, riche, diversifiée et gigantesque, il faut bien sûr avoir un talent exceptionnel certes, mais aussi, une méthode d'écriture bien agencée. Et c'était bien le cas de Naguib Mahfouz. Ce dernier avait une discipline d'écriture caractérisée par une ponctualité et une constance dans la persévérance sans faille, durant toute sa vie. C'est ce rythme de travail soutenu qui lui a permis d'écrire des romans-pavés comme «Les fils de la Médina», qui figure parmi les cent meilleurs romans de tous les temps. Mais aussi sa célèbre et formidable trilogie: «Impasse des deux palais», «Le palais du désir» et «Le jardin du passé». Mais, indéniablement, c'est son génie littéraire qui lui a permis d'obtenir le prix Nobel de littérature en 1988, devenant ainsi le premier et le dernier (jusqu'à ce jour) écrivain d'expression arabe à avoir accédé à la plus haute distinction littéraire de la planète. Bien qu'écrits avec un style d'une simplicité déconcertante, les romans et les nouvelles de Naguib Mahfouz sont, en revanche, d'une profondeur inouïe. En plus des trames complètement déroutantes de la majorité de ses romans, ces derniers sont également empreints «d'analyses» aussi bien psychologiques, que philosophiques et sociales.
Quelle que soit la cruauté d'un des personnages des romans de Naguib Mahfouz, ce dernier plonge toujours dans les méandres de la personnalité et du caractère de ce dernier, en explorant son inconscient afin de remonter jusqu'aux causes les plus lointaines et profondes ayant fait de lui ce qu'il est devenu.
De même que dans tous ses romans, on retrouve les différents questionnements philosophiques existentiels, inhérents, notamment au sens de la vie et au mystère inextricable de la mort.
De l'exploration
de l'inconscient
du personnage
Les romans de Naguib Mahfouz font également une plongée des plus réalistes et des plus précises dans la société égyptienne, dans son mode de vie, ses confits, ses contradictions, ses tiraillements, ses vices, son hypocrisie, sa cruauté, sa générosité, sa bonté, son esprit de solidarité, etc.
Naguib Mahfouz va aussi explorer la vie politique souvent tumultueuse, de l'Égypte tout en revisitant son histoire.
Les romans de Naguib Mahfouz sont donc une véritable radioscopie de la société égyptienne et de son intimité, avec une maîtrise sans égal. Et ceci est dû au fait que Naguib Mahfouz a de tout temps vécu en plein coeur de la société égyptienne, en plein coeur de «El hara» ou la médina.
Il n'a cessé de scruter avec acuité et de très près les profondeurs de la société égyptienne pour s'en inspirer dans l'écriture de ses textes (romans et nouvelles). Ce qui fait de cet auteur un écrivain réaliste à tout point de vue. C'est dans Le Caire de son époque que Naguib Mahfouz a planté le décor de la majorité de ses romans et nouvelles, hormis ses toutes premières oeuvres, qui remontent beaucoup plus loin dans l'histoire.
Un auteur de génie
Le génie de Naguib Mahfouz dans la description minutieuse et détaillée des bouleversements sociaux en Égypte a permis à ce dernier de conquérir les lecteurs avec. notamment des romans comme «Vienne la nuit» ou encore «Passage des miracles», qui est l'un de ses tout premiers succès, parus en 1947. Mais c'est en 1950 avec la parution du premier volet de sa trilogie, intitulée «Impasse des deux palais», que Naguib Mahfouz devient désormais un monument de la littérature arabophone puis, avec les traductions, il conquit l'universalité puisque son oeuvre se vend dans plus d'une centaine de pays, aux quatre coins du monde, et est traduite dans des dizaines de langues.
La trilogie de Mahfouz est constituée de plus de 1500 pages! Avec cette trilogie, Mahfouz est systématiquement et naturellement propulsé dans la même dimension conquise auparavant par des géants comme Tolstoï, Balzac, ou encore Charles Dickens.
Naguib Mahfouz ne fera que maintenir sa cadence d'écriture puisqu'il publiera pendant des décennies, en moyenne un roman par année, sans compter les recueils de nouvelles, qui sont d'abord publiées, en feuilletons dans les journaux égyptiens.
La source d'inspiration de Naguib Mahfouz ne s'est jamais tarie jusqu'à sa mort le 30 août 2006 à l'âge de 94 ans. Parmi ses chefs- d'oeuvres, empreints de réalisme critique, on peut citer: «Miramar», «La quête», «Dérives sur le Nil», «Récits de notre quartier», «La chanson des gueux», etc. En plus d'être un géant de la littérature mondiale, Naguib Mahfouz était un homme pétri de qualités humaines.
Il était humble, communicatif, compréhensif, très calme, généreux et plein d'humour. Naguib Mahfouz n'a jamais quitté l'Egypte. Même pas une seule fois. Même pas pour aller à la cérémonie de remise du prix Nobel dont il a été récipiendaire en 1988.

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