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SCANDALE AU FESTIVAL DU FILM ARABE D’ORAN

Les coups bas d’un sous-traitant

Jamais des festivaliers et autres journalistes algériens n’avaient été humiliés de la sorte, a fortiori, durant un tel festival. Ce fut la goutte qui a fait déborder le vase!

Alors que le Festival international du film arabe avait mal commencé, puis redressé la barre, il s´est terminé par un fiasco. Au départ, une délégation syrienne qui arrive à l´aéroport Houari-Boumediene est obligée de se déplacer du point international au point national pour prendre son vol en direction d´Oran, seule sans aucun accueil digne d´un invité de festival. Grave incident qui a imposé au commissaire du festival de faire des excuses officielles en bonne et due forme, sinon elle était dans l´obligation de retourner en Syrie. Grande fut la surprise des festivaliers et du public quand, lors des premières projections de films, l´on constata que les salles de cinéma n´étaient pas chauffées. Celles-ci n´ont été chauffées que plus tard.
Les réalisateurs s´en sont plaints lors du passage de leurs films, félicitant au passage le public d´être resté dans ces conditions «inhumaines». Toutefois, le festival a connu ses moments de joie en s´améliorant jour après jour, apportant aux festivaliers, notamment joie et ambiance festive, chaque soir via des diners-galas, histoire de bouger et oublier le froid. On finira par installer tout de même des appareils de chauffage dans ces lieux (Musée Zabana, bibliothèque, Cathédrale etc).
La fin du festival n´est, hélas, pas du tout jolie à raconter. Avant d´arriver au clou de l´histoire, il est bon de signaler l´attitude exécrable du président du jury des longs métrages, Rachid Boudjedra qui a traité une des hôtesses à l´hôtel Sheraton de tous les noms d´oiseaux. Nabila Rezaïg, responsable de la programmation long métrage et l´une des anciennes membres actifs de ce festival s´est vue, elle aussi, faire l´objet d´écarts de langage de la part de cet écrivain prétendu respectable. Honteux! Ce même président sortira de la salle au bout de dix minutes lors de la projection du film Encore une fois du Syrien Joud Saïd. Ce dernier, furieux, nous fera part de sa peine de voir un président de jury dehors tout au long de la projection de son film, car prétextant ne pas aimer le film! Pour couronner le tout, malgré une programmation irréprochable, l´organisation, elle, confiée à une boîte française du nom de GL Events, laissait à désirer.
L´innommable à été atteint le jour du départ des festivaliers, le 24 décembre au matin. Une partie de ces derniers devait partir à 9h15, d´autres à 8h45. Au bout d´une demi-heure d´attente, ces derniers ont pu enfin embarquer tandis que les premiers devaient prendre leur mal en patience. Raison invoquée? «Trop de vent, l´avion ne peut décoller».
Midi, les festivaliers continuent à affluer à l´aéroport. Bientôt ils seront très nombreux à occuper la salle d´attente de l´aéroport. Un, puis deux avions partiront sans nous! Le responsable de la société GL Events qui gère la sécurité et le transport pense trouver «la solution» en faisant dépêcher une dizaine de voitures pour emmener les festivaliers et les bagages à Alger par route. Entre-temps, des Libanais et autres Syriens avaient raté leur correspondance. Notons qu´un festivalier syrien devait faire le voyage Oran - Alger Istambul pour arriver en Syrie. Des musiciens algériens invités pour animer la soirée de clôture, la veille, sont sommés de descendre des voitures au motif que leurs instruments allaient abîmer les véhicules! Coup de théâtre, ce même responsable de GL Events confisquera la carte d´embarquement d´un des musiciens l´empêchant de prendre son avion, en lui affirmant: «Vous allez créer la zizanie, le scandale.» Voilà comment on ternir l´image et la dignité d´un artiste en Algérie. Après des heures d´attente, des journalistes prennent enfin place dans les véhicules mais sont sommés d´en sortir, jetés comme des malpropres sous les yeux des étrangers. Pire, ils sont interpellés comme des criminels. «La Presse? Descendez!» Alors qu´on distribue des sandwichs, les chauffeurs sommaient les journalistes de ne pas manger à l´intérieur des véhicules et finiront par les mettre carrément dehors par un froid terrible. Résultat des courses: au bout d´un moment, les festivaliers malmenés toute la journée prendront la route à bord de ces cylindrées, laissant les journalistes en rade dans le froid. Ces derniers finiront par prendre le dernier vol à destination d´Alger, à 17h, sinon ils auraient été contraints de prendre des taxis. Deux avions sont partis auparavant quasiment vides. Renseignement pris, il n´y avait aucun problème d´ordre météorologique. Juste de l´excès de zèle du responsable français. Moralité de l´histoire: l´Aarc devra, la prochaine fois, penser par deux fois avant d´élire son président de jury et surtout la société étrangère censée gérer l´organisation. Et d´ailleurs, pourquoi des Français dans un festival arabe? Est-ce comme cela qu´on traite les journalistes dans l´Hexagone? Avec du mépris? Tout bonnement humiliant. Loin d´être professionnel.
Bref, le ministère de la Culture, chapeauté par Mme Khalida Toumi voulait faire les choses en grand en confiant l´organisation d´un tel événement à une boîte événementielle internationale de nationalité française. Celle-ci a failli lamentablement dans sa mission. Un ratage et des couacs dont le ministère de la Culture devrait prendre acte.

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