L’art ottoman en peinture

Depuis le 24 mai dernier et jusqu´au 3 juin prochain, l´artiste-peintre turc Aysegul Yenen (Aisha) expose 25 de ses tableaux en aquarelle au Bastion 23. «Retour culturel des Ottomans» est le nom de cette exposition dont l´artiste- peintre a choisi d´affubler chaque tableau d´un nom de villes turque et algérienne.
A travers cette exposition, il s´agit pour l´artiste de mettre en exergue les arts graphiques et traditionnels de l´empire ottoman qui rayonna aux XVIe et XVIIe siècles, notamment en Asie, en Europe y compris en Afrique.
L´art de Aysegul Yenen se traduit par un tableau dont le sujet central est encadré par une bordure lumineuse et l´extérieur par des motifs céramiques. L´art Iznik de cette fameuse école qui a produit une céramique aux tons bleu et vert foncé, turquoise et rouge brun représentant des végétaux et des calligraphies stylisés sans finalités géométriques et se distingue par sa poterie et ses faïences qui sont une richesse de l´école de poterie turque qui a atteint son apogée durant les XVIe et XVIIe siècles. On y découvre ainsi, à l´intérieur du cadre, des illuminations des torons, toujours de la même époque. A l´intérieur des tableaux, des miniatures représentant des femmes, des chevaux et des calligraphies arabo-musulmanes (motif central) peints sur le papier.
Outre l´art plastique, Aysegül travaille également sur la création des motifs d´étoffe ainsi que de la poterie et de la faïence en s´inspirant toujours de l´école d´Iznik. Née à Istanbul, elle étudia les arts textiles à l´université de Mimar Sinan (Académie des beaux arts d´Istanbul). Elle réalisa des étoffes pour Aykut Hamzagil à l´occasion du 700e anniversaire de la fondation de l´empire ottoman.
La société Nurol dans laquelle exerce son mari, possède 34 filiales dont une société de construction et de commerce qui travaille sur le barrage d´eau de Douéra.
C´est elle qui s´est occupée en Turquie de l´impression des catalogues de l´exposition notamment. «C´est un grand honneur pour nous de travailler avec l´Algérie, avec qui nous avons un lien de trois siècles et que ma femme expose ici», nous affirme-t-on. Belle, originale et colorée, l´exposition vaut le déplacement.