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POLÉMIQUE AUTOUR DU PAVILLON NATIONAL À LA BIENNALE DE VENISE

La participation algérienne annulée!

La nouvelle a été annoncée ce mardi sur la page facebook du ministère de la Culture et relayée par le commissaire d'expo, Zoubir Hellal, ce dernier déclarant comme suit: «Faisant suite à la grande polémique autour de cet évènement, il a été décidé de procéder à son annulation, décision à laquelle j'adhère.» Ainsi, le ministère de la Culture fera remarquer que «dans le cadre du soutien financier annuel du ministère de la Culture aux activités et projets culturels, la commission du ministère de la Culture chargée d'examiner les dossiers de financement des événements culturels et cinématographiques, a décidé de surseoir à l'étude du dossier de participation de l'Algérie à la 58ème biennale d'art contemporain de Venise,prévue du 11 mai au 24 novembre 2019 et ce, en raison de la date proche de ce rendez-vous culturel et des impératifs de préparation... Ladite commission a également recommandé de réunir les meilleures conditions de préparation de la participation de l'Algérie à la prochaine édition de cette manifestation internationale en 2021». Coup de théâtre! Sachant que l'événement aura lieu le 11 mai prochain et que le catalogue annonçant la participation algérienne est déjà en cours, dans un entretien qu'il nous avait accordé avant cette annonce, Zoubir Hellal revenait sur les conditions d'organisation de ce pavillon algérien que d'aucuns ont qualifiées de «douteuses» en raison de leur «opacité» ont-ils estimé encore. Pour répondre à ses détracteurs, Zoubir Hellal nous expliquait avoir lui-même déposé un dossier en juin 2018 auprès du ministère de la Culture qui l'a accepté puis envoyé à l'organisateur de la biennale de Venise qui a donné son accord, sachant que l'Algérie, nous a-t-il rappelé est membre du Bureau international des expositions italien.

De l'opacité en question
«Le dossier c'est moi qui l'ai préparé, un concept curatorial, et déposé au mois de juin 2018, au ministère de la Culture pour leur dire que l'Algérie est trop absente dans les grandes manifestations internationales et surtout à la biennale de Venise, et ce, depuis l'indépendance. Le but était de monter un pavillon algérien à Venise, c'était mon défi à relever...» et d'expliquer encore un peu plus loin: «J'ai souhaité que les gens de la nouvelle génération participent. J'ai présenté moi-même un dossier avec le concours du ministère de la Culture au président de la biennale Paulo Bareta qui a accepté. Ce dossier comprenait des noms d'artistes que j'ai choisis en tant que curateur. N'importe qui aurait pu présenter un dossier via le ministère de la Culture et même un privé. Mais nous ne sommes pas dans la configuration capitaliste, telle la France par exemple. C'est ce que j'ai répondu à certains. J'estime que les artistes, surtout de la nouvelle génération, qui vivent en Algérie, ou qui se sont déplacés en France pour X motif parce que le contexte algérien ne leur offrait rien méritaient d'aller à Venise. J'ai fait un choix curatorial sur des artistes que j'ai considérés et désignés comme des gens très résilients, très actifs et parfois assez discrets sur leur travail. Très peu de gens connaissent le travail de Hamza Bounoua qui, actuellement, expose à Dubai. Et de renchérir à nouveau: «Je ne comprends pas vraiment la question de l'opacité telle que formulée par certaines personnes, puisque elles-mêmes quand elles ont déposé leur dossier, nous ont-elles aussi avertis, contactés? Je ne pense pas non! Quand nous-mêmes qui organisons une biennale et on est commissaire et patron de l'évènement, là je peux exiger et demander des artistes et je crée un jury pour la sélection, mais là, quand il s'agit d'un curateur qui est sélectionné par les autorités et par un dossier qui est ficelé et accepté par l'organisateur de la biennale et en plus le choix des artistes est très réduit. Qu'est-ce qu'on fait?» et de répondre à ceux qui disent qu'il ne travaille qu'avec les mêmes personnes «un dictateur ne travaille qu'avec une seule ou deux personnes, or, depuis que j'ai commencé à organiser des expos de design, je peux vous dire que j'ai travaillé avec au moins cinquante designers».

Qui paye?
Sans vouloir rentrer dans les considérations de «qui a utilisé les deniers?, publics de l'état?» et «qui a fait quoi avec» Zoubir Hellal a choisi de rendre hommage à l'Ecole des beaux-arts qui a vu naître de grands jeunes artistes, même si certains sont partis faire leurs études ailleurs, mais leur base a été faite en Algérie. Il nous assurera que ses préoccupations sont plus concrètes sachant que c'est lui qui établit le budget pour cette expo: «Qui va payer le gardiennage? Qui va payer l'électricité? Ce sont là des questions pratiques, quelle est l'assurance civile si quelqu'un rentre dans cet espace et tente de poignarder ou abîmer les oeuvres? Toutes ces questions-là, je suis en train de les traiter dans le calme, loin de toutes ces polémiques» et de souligner: «J'ai des comptes à rendre à mes bailleurs de fonds et aux organisateurs de la biennale qui eux, nous invitent à honorer les règles édictées par le règlement sur toutes les questions. Sur le lieu d'expo, qui doit être agréé par leurs soins, sur le gardiennage, le salaire minimum du gardien ou l'assurance civile des visiteurs et il y a des paramètres auxquels j'ai répondu. Et beaucoup de ces paramètres-là, j'y ai répondu avec mon propre argent. Parce que je ne peux pas attendre les lourdeurs de l'administration.»

Plan de communication
A notre question sur la communication autour de l'événement il répondra que: «J'ai envoyé de la documentation à pas mal de journalistes donc il n'y a aucune opacité. En plus, dans le règlement de la biennale, il est stipulé que du 7 au 15 mars, ce sont les responsables de la biennale qui communiquent, à savoir Paulo Bareta et Ralph Rugoff qui ont déjà fait en Italie et en France, des conférences de presse sur la biennale. La prochaine sera à Londres, Berlin, et New York pour clôturer. Il y a une organisation sur le plan de la com» et de conclure: «Les gens parlent sans connaître la souffrance et la résistance qu'il faut avoir avec les autorités, les partenaires et autres pour aller réussir un projet à 9000 kilomètres. C'est très bien de réaliser ici un projet et faire du tapage et liker entre soi. Est-ce qu'on leur porte préjudice lorsqu'ils travaillent sur leur dossier? Pas du tout...Alors?» La question à se poser aussi est pourquoi le ministère de la Culture fait- il volte-face, aujourd'hui, à deux mois à peine de cette manifestation? Pour des questions d'insuffisance budgétaire ou bien? Au-delà de ces querelles intestines qui existent au sein du milieu des arts plastiques en Algérie et qui ne datent pas d'aujourd'hui, l'on est dans le droit de se demander aussi si ce manque de professionnalisme flagrant qui vient de se passer, surtout que beaucoup d'argent aurait été avancé, n'aurait pas d'incidence sur les relations algéro-italiennes pour la prochaine biennale? Sachant que cela peut jeter du discrédit sur l'Algérie et ce serait vraiment dommage...Résultats des courses: retour à la case départ, pas d'artistes algériens à Venise...

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