L'Expression

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THÉÂTRE DE VERDURE D'ORAN

La musique, le rire et la symbolique

L'hymne national chanté en choeur par au moins 15.000 spectateurs, a déchiré le ciel d'Oran, l'oeuvre a été signée par Mama Messaouda.

«J'ai édité sept livres, contenant chacun 100 blagues», a affirmé le célèbre humoriste Krikeche et «je suis en train de vendre mes oeuvres un peu partout dans le port de Sidi Fredj et dans les trains de la Sntf dont l'autorisation m'a été signée par le directeur général de la Société des transports ferroviaires». Deux de ces oeuvres sont écrites en langue arabe tandis que les cinq autres en français. Voila une telle déclaration qui dénote le mal qui continue à ronger les artistes algériens. Faute de canaux de diffusion de leurs productions, ces derniers sont contraints d'emprunter différentes voies pour survivre. «Je vends ces livres pour subvenir...», a affirmé Krikèche.
Du haut de ses 78 ans, et malgré ses problèmes de santé, le comédien est de ces artistes qui continuent à subir les affres de la marginalisation et du mépris. Peu de rôles lui sont proposés ces dernières années. Après qu'il ait consacré toute sa jeunesse à l'art, qui n'est pas des moindres, faire rire les plus crispés, Krikèche ne croit plus rien aujourd'hui et puisque la scène lui manque cruellement. Il le dira d'ailleurs sans aucun détour. La sincérité du discours dénonçant le mal qui ronge les artistes est paradoxalement tout à fait semblable à celle du discours de ses oeuvres qui font rire. «Une proposition m'a été faite aux fins de jouer dans un feuilleton, mais je ne crois pas trop tant que je n'ai pas encore signé le contrat», a-t-il indiqué. D'un ton amer, il a ajouté que «pour le moment mon portable ne sonne pas trop». Comme tous ses collègues, il croit peu aux dernières mesures annoncées par Khalida Toumi. Les artistes et les comédiens sont toujours floués étant donné que les mesures annoncées sont toujours en attente d'application. La musique ne s'est pas encore estompée que le rire et l'humour ont pris le relais. L'Office des arts et de la culture de la ville d'Oran a anticipé les événements en réunissant plus d'une cinquantaine de comédiens, le but étant de faire revivre un art en voie de disparition, l'art de faire rire les gens et ce, dans le cadre des journées de rire ramadhanesques. Le coup d'envoi a été donné samedi soir. Une pléiade d'humoristes se sont relayées sur la scène du Théâtre de verdure. Les festivités s'étaleront pendant trois jours consécutifs avant de renouer, dès mardi, avec le rythme du chant et les amplificateurs des instruments musicaux. L'humour ou l'art de plonger les masses populaires dans les fous rires est revenu en force cette année. Les Oranais ne se sont pas abstenus de se rendre en masse à leur habituel lieu de rencontre culturel, le Théâtre de verdure Hasni-Chakroune. Les artistes comme Hindou, Krikèche, Rmimez, Hazim, Bakhta, la troupe Lefhama de la Télévision algérienne ont ainsi suscité l'allégresse populaire. Chacun de ces derniers a présenté un numéro de 15 minutes. Mama Messaouda, qui s'est éclipsée de la scène culturelle nationale pendant une longue période, a renoué avec ses anciennes habitudes en proposant, samedi soir, un sketch hautement symbolique à travers lequel le comédien a invité les citoyens à préserver l'unité nationale tout en défendant jalousement le drapeau algérien. L'oeuvre hautement symbolique a été ponctuée par le chant en choeur, par au moins 15.000 spectateurs de l'hymne national tandis que le show a été sanctionné par l'habituel slogan de «One, two, three, viva l'Algérie», tout en saluant le drapeau national, par tous les présents.
Les membres de la troupe Lefhama ont, encore une fois, marqué les Oranais en leur proposant un plateau artistique bref mais plein de messages à travers lequel ils dénoncent les maux sociaux qui terrassent la société algérienne, à savoir la cherté de la vie et la faiblesse du pouvoir d'achat. Au-delà du rire et des liesses populaires, les animations culturelles se poursuivront jusqu'au 25 du mois en cours. Jeudi soir, les habitants et les visiteurs de la deuxième capitale du pays auront droit à un plateau artistique riche en révélations. Le premier sera signé par le retour en force des Raïna Raï authentiques.
Du haut de leurs 30 ans d'existence, les Raïna Raï, qui continuent à revendiquer la paternité de la musique raï, sont impatiemment attendus à El Bahia. En attendant leur spectacle oranais, cette troupe, constituée de musiciens et vocalistes illustres, ont, durant ces derniers jours, fait le plein là ou ils sont passés, à commencer par la salle El Mougar à Alger, Kheïmatoukoum à l'hôtel Hilton. Les Raïna Raï sont en pleine activité ces derniers jours, le but étant de satisfaire le public comme ils ont coutume de le faire, à chacune de leurs prestations. D'autant plus qu'ils bénéficient d'une image importante dans l'audience nationale. Peu de changements ont été opérés dans la troupe, les inévitables Hachemi Djellouli, Tarik Chikhi, Abdellah Trekman et Kada Zina sont plus que jamais tenaces dans l'art qu'ils continuent à défendre avec force malgré les changements opérés sur le raï. Il est clair que le raï bélabésien proposé par les Raïna Raï est diamétralement opposé au raï oranais. Le premier repose sur les compostions du verbe des arrangements bien composés, ciblant toutes les couches et âges de la société. Chez les Raïna Raï, la recherche constitue la véritable richesse de leurs poèmes. La célèbre chanson intitulée Zina en est un exemple concret. Le deuxième est, visiblement, dévié de sa voie initiale puisqu'en plus de bâclage qui caractérise l'ensemble des arrangements musicaux, le verbe est, dans la plupart des oeuvres, collé maladroitement, l'important est qu'il donne en une note rimée. On y trouve dans certaines oeuvres des vocables importés de différentes langues, dont l'anglais et le français, et collés sans aucune étude musicale à l'arabe dialectal local.

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