L'Expression

{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

HOMMAGE À DJAMEL CHANDERLI ET JACQUES CHARBY AU FORUM D’EL MOUDJAHID

La caméra pour dire l’histoire

«L’art et la révolution» a été le thème débattu lors de cette rencontre placée sous le signe de la commémoration de la journée du chahid.

A l´occasion de la commémoration de la journée nationale du chahid, l´association Mechaal Echahid a rendu hommage mercredi dernier, au forum d´El Moudjahid aux deux cinéastes Djamel Chanderli et Jacques Charby qui ont contribué par leur caméra à informer l´opinion internationale sur la guerre de Libération algérienne. Ont assisté à cette rencontre plusieurs personnalités, ainsi que des étudiants de l´institut des techniques audiovisuelles de Ouled Fayet et d´élèves du lycée Frantz-Fanon de Bab El Oued (Alger).
Prenant la parole en premier lieu, l´ex-ministre, M.Lamine Khane et ancien membre du Gpra (Gouvernement provisoire de la République algérienne) fera remarquer que tout ce qu´il pourra dire sur Chanderli se trouve dans les mémoires de Ali Kafi.
En sa qualité de haut responsable de l´ALN-FLN, le président du HCE avait aidé Chanderli dans sa mission de photographe de guerre durant la révolution. C´est dans les maquis de la Wilaya II historique que Lamine Khane avait rencontré Chanderli.
Il évoquera sa bravoure et sa tristesse à filmer des images de l´horreur. En effet, c´est grâce aux images de Chanderli que le monde entier a appris, via l´ONU, ce que signifient les exactions coloniales en Algérie, et notamment les attaques du 2 août 1955. Djamel Chanderli mourut après l´indépendance, lui et son frère journaliste.
«Le cinéma n´est pas simple reflet, miroir de sociétés, mais aussi un formidable catalyseur de mémoire. Il introduit également une forme de support essentiel pour l´observation des traces historiques», a écrit Benjamin Stora. Artiste plasticien, Abderrahmane Nasser évoquera pour sa part le parcours de Jacques Charby. «Un homme de gauche qui fut emprisonné et torturé» (...) C´était un grand comédien, il a feint la folie. Il a été admis dans un hôpital psychiatrique puis s´est enfui en Tunisie. «J´avais constitué à l´époque une maison d´enfants, Jacques Charby venait prendre les enfants, s´occupait d´eux. Un jour il leur a donné des feuilles sur lesquelles ils se sont mis à faire des dessins pour exprimer leurs souffrances. Jacques a enregistré leurs témoignages et Mustapha Kateb les a traduits en français et nous avons ainsi publié un livre; les Enfants d´Algérie», confie-t-il. Abderrahmane Nasser soulignera l´aspect psycho-pédagogique de Jaques Charby qui, poussant son travail avec les enfants, réalisera en 1964, à l´intérieur d´un château transformé en refuge pour enfants, un film, intitulé Une si jeune paix. Jacques Charby nous révèle-t-on, avait écopé de 10 ans de prison et fut amnistié par De Gaulle. Parmi les traces cinématographiques qu´il a laissées, «Porteurs d´espoir» sur les membres du réseau Janson.
Le cinéaste de guerre, Amar Laskri, ne cessera de répéter à l´adresse de la jeune génération, l´importance de l´image, «ce langage stratégique de par le monde »et du son dans l´écriture de l´histoire contemporaine, rappelant tous ceux qui ont contribué à rendre compte de la guerre d´Algérie à l´instar de ces jeunes cinéastes qui activaient dans les maquis algériens faisant naître ce qu´on appelle le cinéma militant. Ce cinéma était structuré par René Vautier, Mohamed Lakhdar Hamina, Djamel Chanderli, Pierre clément... Amar Laskri fera remarquer en outre, l´importance de tous les arts dont la peinture, le théâtre, la littérature dans l´écriture de notre histoire. «L´image de la télévision est très importante, souvenez-vous des images de CNN dans la guerre de l´Irak!» l´auteur des «Déportés de la Nouvelle-Calédonie», Saïd Oulmi, indiquera quant à lui la nécessité de revoir la façon de rapporter l´histoire en remettant ainsi en considération la forme de toute oeuvre audiovisuelle, et ce, eu égard à la forte concurrence, notamment les satellites qui foisonnent de par le monde. L´absence d´images dues à la censure fera dire à Oulmi, la nécessité de redoubler d´efforts pour fixer notre mémoire. «Nos aïeux ont été déportés à Cayenne. Il faut le dire et le montrer. C´est le sujet de mon prochain projet», confie-t-il. Saïd Oulmi rélevera aussi l´importance dans les documentaires des témoignages via les archives et la reconstitution des faits par le flash-back en allant tourner dans les lieux où s´est déroulée l´histoire..., «Pour faire revivre cette émotion du passé».
Enfin, notons que la section de M´sila de l´association M´echaal Echahid a rendu hommage jeudi dernier au cinéaste de la palme d´or de Cannes, Lakhdar Hamina.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré