L'Expression

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Avant-premières à la salle Ibn Zeydoun

Hommage à l’enfance et… aux artistes!

Deux films, l’un court, «Kid» de Hakim Traidia et «La cinquième saison» de Ahmed Benkamla dont le long métrage sortira en salles …

Samedi, la salle Ibn Zeydoun a présenté en avant-première deux films algériens. L'un court et l'autre long. Le premier est signé du réalisateur habitant les Pays- Bas Hakim Traïda. Un film inspiré de faits réels qu'a connus le réalisateur. Produit par Mycene Prod, ce film intitulé «Kid d'Alger» (Enfant d'Alger, NDLR) suit le quotidien d'un clown, interprété par le réalisateur him self, qui rencontre un enfant devant la porte d'un théâtre où il allait donner un spectacle. Il invite l'enfant jusque dans sa loge. L'enfant montre au clown son numéro de diabolo qu'il avait avec lui. Pendant le spectacle le clown invite le gosse à jouer son numéro de diabolo devant le public. Quelqu'un du public apprend au clown que cet enfant est SDF. À la fin du spectacle, le clown retrouve l'enfant devant le théâtre en train de l'attendre. Le clown invite le môme à manger avec lui, mais celui-ci refuse.
Une histoire tendre et attachante
Il lui demande un nez de clown. Le clown lui donne un nez et trois balles de jonglerie et l'enfant, tout content, disparaît. Le clown le retrouva seulement trois années plus tard dans un marché où il vendait des oranges. Les deux se reconnaissent. L'enfant invita le clown chez lui et sa maman, campée par Samia Meziane, qui joue le rôle d'une femme muette. Maintenant l'enfant vit avec sa mère dans une maison. Le clown trouve le poster de son dernier spectacle accroché au mur de la chambre á coucher de l'enfant qui lui a mis le nez rouge que le clown lui avait donné... Une histoire tendre et attachante mise en scène avec simplicité. Avec un petit rien, le réalisateur parvient à réaliser un petit film joliment raconté, qui parvient à donner de l'importance au sujet de l'enfance et l'obligation de leur insuffler l'amour dont ils ont besoin, mais aussi le rêve qui l'accompagne.
La caméra qui insiste sur le regard à la fois de l'enfant et du clown, démontre, si besoin, qu'en chaque adulte sommeille un éternel enfant...
Le verbe et la musique face à l'obscurantisme
Dans un autre registre plus fantasmagorique cette fois est le film «La cinquième saison» d'Ahmed Benkamla.
Produit par Elipse Art Media, ce film est une adaptation par le réalisateur de son propre livre éponyme du même titre, un récit poétique divisé en plusieurs chapitres. «Tout le défi était de transposer à l'écran un récit poétique dans un style lyrique. C'était cela le grand défi de l'écriture, passer à la transposition cinématographique avec ses exigences en matière et normes cinématographiques, entre dialogue, costume, décor etc.
C'est un modeste film fait en mémoire de tous les amis, proches, victimes de l'intolérance au beau, à l'art, et à la culture en général», dira le réalisateur en substance avant la projection, cédant rapidement la parole au jeune comédien Djamal Aouane, qui a découvert le film comme tout le monde durant cette projection. «Le défi était de parler dans une langue arabe lyrique, après avoir lu le texte en français. J'ai été aidé pour cela par le réalisateur bien sûr, mais aussi par Abdenour Chelouche qui a traduit le texte vers l'arabe. C'est lui qui fait aussi la voix off du narrateur...»
Témoigner, écrire et se raconter
Et de souligner: «C'est un film de genre; que je n'ai jamais croisé auparavant, le réalisateur m'a donné la chance de jouer le rôle d'un poète car généralement les réalisateurs me cataloguent souvent dans un seul registre et là, j'ai été amené à jouer le rôle d'un poète...je me suis retrouvé totalement lancé dans un défi. J'ai appris le scénario en quatre jours.
La poésie est un monde à part pour moi, complètement nouveau. Ce film m'a donné le goût de la poésie. J'ai essayé à mon humble niveau de donner vie à ces dialogues poétiques en hommage à tous ceux qui ont été évincés par les radicaux islamistes.». Mis en scène dans la région de Béchar, le film donne à voir la rencontre d'un poète avec la femme ange, dans un ksar isolé en plein désert. Chacun se mettra à raconter à l'autre son histoire.
Le premier avoue appartenir à la cité lumineuse dont il a été contrait de fuir et de s'exiler pour contrer la violence obscurantiste de l'ennemi qui cherchait à tout prix de détruire les livres et la seconde de lui raconter la tentative néfaste des tirants de sa «cité mélodieuse», pour assassiner la musique et faire éteindre le son des instruments dont des jeunes musiciens jouaient et embaumaient de leurs chants lyriques l'espace du palais...
Dans un espace qui se veut en dehors du temps, et bien que l'on ait renvoyé par échos au XIVe siècle, le narrateur appuyé par le jeu de dialogue des deux protagonistes du film qui témoigne de leur passé, nous parvenons à comprendre la trame du récit. Tout ceci n'est que fiction et illusion faut-il le souligner. Les personnages n'existent pas et tout ceci n'est qu'une simple métaphore de ce que peut le pouvoir despotique générer en détruisant l'art et la culture.
Un message pédagogique, voire sociopolitique simple comme l'est ce film qui tire cependant en longueur comme le sont ces tirades poétiques auxquelles le spectateur n'est pas trop habitué.
La cité des anciens
Le film remplit, aussi, certaines scènes de quelques effets de synthèse quand il n'arrive pas à faire appel aux gros moyens techniques. Si l'histoire se laisse regarder comme une fable, le film pèche par son manque de consistance au niveau du scenario. L'image, elle, manque de relief et surtout d'éclat. La direction photo ne rend pas justice à la beauté éclaboussante de la lumière du désert qui est censée apporter un supplément de mirage à toute cette histoire mirifique. Ici rien de tout cela. L'image est froide, plate, ceci démythifie les acteurs et diminue de leur étincelante théâtralité bien que le lyrisme est présent par endroits et le jeu des acteurs se veut juste, mais un peu alourdi par cette forte charge émotionnelle qui n'est pas assez exploitée, à travers l'image et les ingrédients cinématographiques qui gravitent autour. Un film de genre qui se décline presque comme une tentative cinématographique expérimentale, voire hybride tant le récit est fort peu habituel.
Le réalisateur hélas n'arrive pas à atteindre l'apogée de ses promesses. Il est bon à souligner qu' une pieuse pensée a été apportée par ce dernier, au début de la présentation de son film à destination de l'acteur Mohamed Djouhri qui y joue et est décédé en début d'année. On aurait tant aimé aussi connaître son avis sur le film. Hélas il n'est plus parmi nous pour nous en parler... 

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