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Conférence-débat du docteur Triki Yamani

Histoire de la musique à Béjaïa

Cette rencontre a eu lieu à l’occasion de la parution de son deuxième livre intitulé « De Bab-El-Djiad à Bab-El-Louz : chroniques à bâtons rompus ».

Le samedi dernier, la bibliothèque de wilaya de lecture publique a été le théâtre d'une sympathique conférence-débat animée par le docteurr Triki Yamani Hadj Mohamed, le fils adoptif de la ville de Yemma Gouraya à l'occasion de la parution de son deuxième livre intitulé «De Bab- El-Djiad à Bab-El-Louz: chroniques à bâtons rompus». Un essai qui met en lumière la similitude historique, culturelle, cultuelle et civilisationnelle de deux cités plusieurs fois millénaires, à savoir Tlemcen, capitale des Zianides et Béjaïa, capitale des Hammadites. Un livre qui se présente comme une suite logique de son premier livre intitulé «De Lala Seti à Yemma Gouraya». Une rencontre organisée par l'association Gehimab et l'association Ahbab Cheïkh Saddeck El Bejaoui sous l'égide de la Direction de la Culture et des Arts de la wilaya de Béjaïa pour parler de l'histoire de la musique, notamment andalouse, à Béjaïa.
Les soeurs jumelles: Béjaïa et Tlemcen
D'emblée, le conférencier s'est présenté en qualité de mélomane qui a évolué dans la sphère de l'association Ahbab Cheïkh Saddeck El Bedjaoui plutôt que musicien ou historien pour raconter ses chroniques à bâtons rompus retraçant ainsi l'histoire de deux soeurs jumelles, Béjaia et Tlemcen. En donnant un petit aperçu sur l'Histoire de la musique andalouse qui tire son origine dans la péninsule Ibérique, Docteur Triki lance à l'assistance, comme un scoop; Bejaïa est la première ville du Maghreb à avoir une école de musique sous le règne d'El Mansour Ibn Nacer puisque la musique andalouse fut introduite pour la première fois au Maghreb sous El Mansour Ibn Nacer qui régna de 1088 à 1105), étant donné que «l'inter-règne entre les Almoravides et les Almohades étant la période la plus riche dans la création musicale dans l'Espagne musulman» avouera-t-il. Une information, réjouissante en somme, qui lui permet de se lancer dans ses chroniques pour raconter l'l'histoire qui lie et relie les deux soeurs jumelles qui sont Tlemcen et Béjaïa à travers la vie et le parcours artistique, littéraire et historique consacrés par l'amitié indéfectible de deux monstres sacrés de la musique andalouse issus de ces deux villes: Cheïkh Larbi Bensari et Cheïkh Saddek El Bedjaoui. Une conférence marquée par des anecdotes et autres haltes relatives à la vie des deux maîtres incontestables de la musique andalouse aussi bien en Algérie qu'au Maghreb, voire même sur tout le Bassin méditerranéen. Pour retracer l'itinéraire de Cheïkh Saddeck, le conférencier rappelle qu'à Béjaïa, il y avait deux confréries religieuses importantes: la Qadiria et la Taybia. Cheïkh Saddek fréquenta la confrérie Taybia de Sidi El Khider animée par Allaoua Mahindad, Boualem Bouzouzou dit Boualem El Qadi et Mahmoud Benhadad qui l'initièrent à la poésie et au chant profanes. Ce sont ces mêmes Chouyoukh (maîtres) de Béjaïa qui l'initièrent au medh, aux inklabate, et quelques chants du répertoire andalou après avoir remarqué sa voix naturelle dotée d'une texture de ténor lors des rencontres de la confrérie. Ce qui le mena sur le chemin de la musique pour se lancer rapidement en constituant son propre orchestre dès son jeune âge. À partir de 20 ans, le chanteur commença à se produire à l'occasion de fêtes familiales (circoncisions, mariages...etc). Pour le docteur Triki, à Bejaïa il y'a un avant et un après Cheikh Saddek. Le jeune Saddek passa cinq ans (1933/1937) à Alger, pour parfaire et développer ses dons naturels de musicien. Son instrument type à cette époque était la kouitra. Mais l'événement le plus important, véritable tournant dans sa carrière, fut la rencontre et le début de sa longue amitié avec Cheïkh Larbi Bensari, maître incontestable de la musique andalouse tlemcenienne, se référant à la tradition de Grenade (gharnati) dira-t-il.
Des anecdotes de deux maîtres
De retour à Béjaïa, Cheïkh Saddek se lança dans la création de plusieurs associations artistiques, Echabiba en 1938 puis Chabab El Fenni en 1940 et El Inchirah en 1944 avant de lancer Radio de Bougie en 1946. Après l'indépendance, le 26 mars 1963 Cheïkh Saddek créa le conservatoire de Béjaïa qu'il diirigera d'une main de fer, lequel conservatoire lança plusieurs musiciens et chanteurs de carrière à l'instar d'El Ghazi, Djamal Allam, Mohamed Raïs, Djamal Ould Ali, Rachid Bencheikh, Boubekeur Khamsi, les frères Baouche, Kamel Stambouli, entre autres. Un après-midi, en somme, chic et sympathique qui a plongé l'assistance nombreuse dans l'ambiance des anecdotes racontées par certains intervenants qui s'avèrent être ses élèves à l'instar de cheikh Badlellah Nasri, et son propre fils, non moins président de l'association Ahbab Cheikh Saddek, Rochdy Bouyahia en l'occurrence. Une rencontre qui s'est achevée par une vente-dédicace du livre du docteur Triki, le Tlemcénien d'origine et Bougiote d'adoption, qui a exercé pendant près de 55 ans au titre de médecin à Béjaïa. 

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