L'Expression

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MUSIQUE CLASSIQUE ALGÉRIENNE

Enregistrer pour préserver

«Nous courons le risque de voir cette musique disparaître si celle-ci n’est pas transcrite» dixit Sid Ahmed Serri.

Constat, basta ! Vieille rengaine. Vous connaissez bien la chanson. Elle tourne en boucle depuis des lustres. Depuis 1962. Depuis que la vague orientaliste a déferlé sur les institutions culturelles. Depuis, depuis, et depuis...Encore une fois - la dernière? On l´espère bien mais l´on reste tout de même assez sceptique tant que rien ne pointe actuellement à l´horizon. Quelques acteurs de la musique classique algérienne, dont le maître Sid Ahmed Serri, se sont réunis lundi 24 octobre à Alger à l´initiative de l´établissement Arts et culture, pour dresser le constat « amer » de ce patrimoine musical menacé, alertent-ils, d´une disparition inévitable.
D´emblée, le maître de l´école d´Alger tire la sonnette: «Nous courons le risque de voir disparaître une grande partie - de la musique andalouse -si celle-ci n´est pas transcrite». L´urgence : l´enregistrement intégral de cette musique qui remonte à 14 siècles. Par qui? «Les pouvoirs publics et en premier lieu le chef de l´Etat» martèle M.Serri sur un ton désabusé et de poursuivre: «L´Etat doit mettre tous les moyens nécessaires pour la préservation de ce patrimoine cher à notre culture». Noureddine Saoudi, figure de proue de cet art et fondateur de la prestigieuse Essendoussia, ne cache pas son exaspération que l´on remette à chaque fois sur le tapis un sujet connu, traité si ce n´est pas, au bout du compte, entièrement usé. Il dit militer, en revanche, pour une approche scientifique et appelle par là même à l´inscription de cette musique dans un cadre académique. L´artiste regrette qu´on ne soit pas encore arrivé à parler le même discours pour parvenir ensemble à sortir l´andalous de l´ornière.
Sceptiques, l´esprit défaitiste et partant de surcroît en rangs dispersés, les professeurs de la musique algérienne assistent ainsi impuissants à une déconfiture quasi générale. Le pire est que l´Etat, à travers toutes ses structures culturelles, se soucie comme d´une guigne de cet art musical, pan entier de l´identité algérienne. Hormis quelques démarches sporadiques et complètement intempestives, rien au plus haut niveau n´a été entrepris pour redorer le blason de cette musique qui a donné Dahmane Ben Achour, Abderezak Fekhardji, Abdelkrim Dali et bien d´autres noms aussi prestigieux.
M.Serri rappelle dans ce sens quelques tentatives des colloques principalement qui ont été initiées depuis les années soixante comme le «séminaire national culturel» organisé par Mohamed Seddik Benyahia alors ministre de l´Information. Une rencontre qui a eu pour corollaire la création de l´Institut national de la musique chargé, se souvient l´intervenant, de la préservation et la sauvegarde de la musique andalouse. Mais très vite, les choses tournent court et l´organisme fut détourné de sa principale mission pour se transformer en un pur et simple conservatoire. M.Serri à qui l´Office national des droits d´auteur (Onda) avait en 1995 confié l´enregistrement de l´intégralité de la musique andalouse, regrette que cette démarche soit compromise pour des tracasseries financières.

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