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RÉALISATEUR DE DJEMAI FAMILY

Djaâfar Gassem dénonce l'Onda et la censure

Réaliste et objectif, il a tenu à répondre sans détour à toutes les questions.

«Faute avouée est à demi-pardonnée.» cette citation prend tout son sens quand il s'agit de parler du réalisateur Djaâfar Gassem qui a reconnu, lors de son passage au forum d'El moudjahid, avant-hier, avoir quelque peu raté la troisième saison de Djemaï family. Très réaliste et objectif, Djaâfar Gassem a tenu à répondre sans détour à toutes les questions.
Le réalisateur à succès de Nass Mlah City a expliqué qu'au départ Djemaï Family devait être un long métrage, mais la télévision lui a demandé d'en faire une série pour le Ramadhan. «J'ai été mis devant le fait accompli et je me suis donc mis au travail dès le mois de mars, mais j'ai buté sur l'absence de scénaristes. J'ai dû faire avec le texte du long métrage pour adapter à la série», a-t-il affirmé avant d'ajouter que le principal problème de l'audiovisuel en Algérie, reste le manque de scénariste. Des scénaristes qui ont des idées, mais qui n'ont aucune formation ou technique, affirme le réalisateur. L'autre obstacle qui a surgi sur le chemin de la production de Djemaï Family est le manque de temps. Tout en reconnaissant avoir été le premier producteur à entamer le tournage, Gassem affirme que les productions de Ramadhan démarrent très tard, ce qui ne leur donne pas assez de temps pour affiner les oeuvres et améliorer les productions. Les producteurs travaillent dans la précipitation, ce qui explique la médiocrité des productions, a-t-il ajouté. Invité à donner son avis sur les autres productions en tant que téléspectateur, Gassem a affirmé que seule la série Caméra Chorba a attiré son attention, tout en indiquant qu'elle n'était pas destinée au public algérien (allusion faite à la vision protunisienne du sitcom).
Même critique pour Mc Didine, jugé trop français sur les bords. Alors que pour Saâd El Gatt, l'auteur de Djemaï Family a déclaré que le producteur vit sur une autre planète et que la série ne décrit pas réellement la société algérienne. Le réalisateur a également dénoncé le feuilleton de Lebcir El Mourdjane et ne comprend pas comment la télévision a pu programmer un feuilleton aussi médiocre. Gassem a demandé que la télévision choisisse, dès ce mois, les productions pour entamer le tournage.
Le réalisateur a soulevé le problème des studios, indiquant que ce n'est pas normal que l'Algérie, l'un des pays les plus riches de la région, ne possède pas de studios. Il souhaite que les autorités créent un espace pour construire un studio, qui permettrait de produite au moins un film par an. L'auteur de Djemaï Family a également évoqué le manque de techniciens. «Il ne peut pas y avoir 10 tournages en même temps en Algérie, car il n' y a pas assez de techniciens et même de comédiens.». Le réalisateur et producteur a également saisi l'occasion pour dénoncer parfois la censure qui sévit à l'Entv et qui bloque quelquefois les scénaristes et les créateurs: ainsi dans le cadre des productions humoristiques il est souvent interdit de toucher aux thèmes de la politique, de la sexualité, de la religion et même de l'histoire. Gassem a notamment révélé que Djamaï Family a été censuré dans l'épisode de Dar Sbitar, quand le réalisateur a voulu réactualiser la fameuse phrase: «Yema, la police!». «Le réalisateur a reconnu que la création est dure en Algérie parce que de nombreux tabous sont encore bien gardés. Il a profité de l'occasion pour dénoncer l'Onda, qui ne paie pas les rediffusions des séries et des films produits et qui passent toute l'année sur l'Entv. Il a également critiqué le TDA pour la qualité de diffusion: ce n'est pas normal que Nessma TV ait une meilleure image que l'Entv. Le réalisateur a expliqué que l'Algérie possède les moyens techniques et matériels pour être une grande nation de cinéma, mais que les autorités ne sont pas conscientes de l'importance de ce 7e art. Interrogé enfin sur ses projets futurs, Djaâfar Gassem a déclaré qu'il a envie de faire une production dans le cadre du 50e anniversaire de l'Indépendance, mais qu'il souhaite le faire avec honnêteté et professionnalisme.

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