Des soirées riches en couleur et en sonorités

Au-delà de l'objectif principal qui a trait à la sauvegarde et la vulgarisation de notre riche patrimoine immatériel andalou, les «nuits andalouses de Béjaïa» se veut aussi un moyen de détente et d'animation culturelle et artistique pour pimenter les soirées ramadhanesques béjaouies. Devenue une tradition depuis son lancement en 2014, la troisième édition des «Nuits andalouses de Béjaïa» s'est clôturée tard dans la nuit du mardi dernier en présence d'un nombreux public de qualité. Organisées dans le cadre de l'animation des soirées ramadhanesques, l'association Naghma, organisatrice de cet événement sous l'égide de l'APC de Béjaïa, les troisièmes nuits andalouses de Béjaïa ont tenu toutes leurs promesses. Le fort-palais mythique de Bordj Moussa, a été le théâtre de cette grande manifestation andalouse dédiée au grand maître de la chanson andalouses, feu cheikh Sadek El-Bédjaoui. En effet, après l'hommage rendu lors de sa première édition à titre posthume à feu Djamel Ould Ali qui a marqué de son empreinte la musique andalouse béjaouie, suivi par un hommage à Mohamed Rais lors de sa deuxième édition, les organisateurs ont jeté leur dévolu sur leur maître cheihk Sadek el Bedjaoui, un monument, le pilier même de cette musique ancestrale. Plusieurs associations du style andalou, venues des différentes wilayas du pays, à l'image des associations El Othmania de Ténès, El Ons de Constantine, conservatoire communal de Béjaïa, l'association Ghernata de Tlemcen, El Fen oua El nachat de Mostaganem, l'association Naghma de Béjaïa, Cheikh Habab Essadek El Béjaoui de Béjaïa, les chanteurs Mohamed Bellil et M'Barek Dakhla de Annaba, Mohamed Hadj Ali, Asma Djermoune et Nadia Benyoucef d'Alger, se sont relayés en l'espace de cinq soirées sur la belle scène érigée dans la grande cour du fort. Ainsi, hormis la première soirée inaugurale où se sont produites trois associations, en l'occurence l'association 'El Othmania'' de Ténès, 'Nassa-em El-Ouns'' de Constantine et du conservatoire communal de Béjaïa, le reste des soirées a été scindé en deux parties. La première est animée par une association pour laisser place, en deuxième partie à une star en la matière. L'association 'Gharnata'' et le chanteur Mohamed Bellil de Annaba, l'association 'El Fen wa Nachat'' de Mostaganem et le chanteur Hadj Ali d'Alger, l'association 'Neghma'' de Béjaïa et la chanteuse Asma Djermoune d'Alger, l'association 'Ahbab Sadek El Bédjaoui'' et la chanteuse Nadia Benyoucef et enfin l'ensemble de musique Soufi-Konya de la Turquie et Mebarek Dekhla de Annaba ont été au menu des cinq dernières soirées respectivement. Pour Mouloud Issadouden, président de l'association Naghma, association organisatrice de cette manifestation, c'est une autre grande réussite sur tous les plans «Après notre première et deuxième expérience, hautement réussie d'ailleurs, nous nous projetons sur la meilleure manière d'assurer la pérénité de cette manifestation en gardant la barre très haut afin de faire de ses «nuits andalouses de Béjaïa», une station incontournable dans le chant andalou».
Ainsi, comme chaque année depuis leur lancement ces «nuits andalouses», après les deux clins d'oeil lancés lors des deux éditions précédentes aux instances culturelles nationales en vue de la concrétisation du projet d'institutionnalisation d'un Festival de musique andalouse, à Béjaïa, cette nouvelle édition, la troisième en somme, frappe désormais fort à la porte du ministère de la Culture pour concrétiser ce projet en dépit des restrictions budgétaires qui pèsent sur le secteur de la ville des Lumières, Yemma Gouraya, l'Andalouse, un bastion de la musique andalouse, à l'image de Koléa, Alger, Blida, Tlemcen, Constantine et Annaba, ne mérite-t-elle pas l'institutionnalisation de cette grande manifestation culturelle dans le souci de préserver ce patrimoine immatériel!!!???...