L'Expression

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21E SALON INTERNATIONAL DU LIVRE D'ALGER

Ahlam Mostaghanemi enflamme le Sila

Il a fallu qu'elle soit une femme, écrivaine certes, mais femme tout de même, pour créer un tel branle-bas de combat au Pavillon central.

Invité d'honneur de la vingt-et-unième édition du Salon international du livre d'Alger, Ahlam Mostaghanemi a enflammé le Sila, dimanche dernier. Bien avant qu'elle n'atterrisse au stand du ministère de la Culture, sis juste à l'entrée principale du Pavillon central, ils et surtout elles étaient des centaines à s'être agglutinés devant ledit stand. Il a fallu faire appel également à des dizaines de policiers en civil ou en tenue afin de pouvoir faire face à cette grande affluence, inédite, vraiment inédite, dans les annales du Sila ou de tout autre événement culturel en Algérie, et même peut-être dans d'autres pays. A l'intérieur du stand du ministère, les principaux membres du staff du Salon avaient l'air éreintés par les préparatifs de la séance de vente-dédicace d'Ahlam Mostaghanemi qui s'apparentait à une grande fête de mariage, de l'avis même de l'un des organisateurs, membre du commissariat, qui le susurrait à un autre.
Le commissaire du Sila, Messaoudi Hamidou est également sur place et le stress est apparent sur son visage devant autant de monde, majoritairement des jeunes filles voilées ou non. Un bouquet de fleurs géant arrive à l'intérieur du stand. L'attente fut longue, très longue. Les fans et lecteurs de Ahlam Mostaghanemi ont commencé à faire un semblant de queue bien avant treize heures.
La rencontre est prévue à quatorze heures. Mais il est 14h 30 et elle n'est pas encore arrivée, cette femme qui compte plus d'admirateurs que tous les écrivains algériens réunis (il n'est pas, du tout, question de talent littéraire ici, mais de popularité). Il a fallu une longue patience, pour qu'on appelle enfin les organisateurs et les informe que la star est sur le point d'entrer à l'intérieur du Palais des expositions-Safex d'Alger. Alors, une jeune fille s'empare de nouveau du fameux bouquet de fleurs, et Messaoudi Hamidou, accompagné de son staff quitte précipitamment le stand du ministère de la Culture et regagne la cour du Palais des expositions où l'accueil de la romancière se fera finalement. Après une dizaine de minutes d'attente, deux voitures rutilantes noires arrivent presqu'en trombe. Des gardes du corps, oui des gardes du corps géants, costumés et cravatés, descendent les premiers du premier véhicule avant que Ahlam Mostaghanemi ne les suive au beau milieu de centaines de fans qui ont vite reconnu l'auteure de «Mémoire de la chair» et ont vite accouru vers elle.
Les dizaines de policiers ont essayé autant que faire se peut de frayer un chemin à Ahlam Mostaghanemi. Ils y parviennent avec tact. L'écrivaine est enfin à l'intérieur dudit stand. Elle doit d'abord, faire face à ces interminables flashs d'appareils photos qui ne voulaient pas s'arrêter. Les caméras de toutes les chaînes de télévision qui couvrent l'événement sont là, braquées sur ce rêve que semble caresser ces centaines qui deviendront vite des milliers de fans d'une femme qu'ils n'ont jamais vue sauf sur les écrans des plus grandes chaînes de télévision du Monde arabe et dont ils ont peut-être lu (rien n'est moins sûr d'ailleurs) un ou plusieurs livres. C'est dans cette ambiance de confusion totale, mais positive et ayant conféré, malgré tout, un charme exceptionnel au Salon du livre que s'est déroulée l'arrivée de l'écrivaine algérienne du moment, la plus lue et la plus connue dans tous les pays arabes. Des montagnes d'exemplaires des romans d'Ahlam Mostaghanemi sont entreposés sur une grande table. Commence alors une longue épreuve pour Ahlam Mostaghanemi. Cette dernière doit, non seulement, apposer des dédicaces sur tous les livres achetés, mais elle doit aussi embrasser ses lectrices, souvent les serrer très fort dans ses bras à leur demande, avant de terminer par des prises de photos. Mais Ahlam Mostaghanemi fait preuve d'une endurance remarquable puisqu'elle a tenu pendant des heures en s'adonnant à cet exercice qui était peut-être plus fatiguant que l'acte d'écrire des romans lui-même, l'art et l'inspiration en moins. Plutôt, l'art, il faut en avoir pour pouvoir faire face à autant de monde sans décevoir aucun, ni aucune lectrice qui se montre très souvent exigeante, voire excessive envers l'auteure.
La séance de vente-dédicace se poursuit ainsi durant tout l'après-midi et, avant de quitter le Pavillon central aux environs de dix-neuf heures, nous faisons un dernier tour pour voir si le tout dernier roman, d'un genre tout particulier, a fini d'être écrit par Ahlam Mostaghanemi; nous n'avons guère été surpris du fait qu'il y avait toujours et encore des centaines de personnes qui attendaient, sans s'ennuyer aucunement, que leur tour arrive. Et Ahlam Mostaghanemi, de son côté, continuait de distribuer du bonheur à tous ces jeunes hommes et surtout les jeunes femmes dont cette journée sera marquée éternellement dans leur vie. Finalement, il ne suffit pas de lire les livres d'Ahlam Mostaghanemi, il faut aussi la voir, la sentir et la toucher. C'est ce que semblent vouloir dire toutes ces jeunes roses de l'Algérie belle comme le printemps qui a été au rendez-vous en ce dimanche automnal.

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