L'Expression

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Nerfs, échauffements et rixes

On voit souvent, dans la rue, aux abords d’immeubles, des gens qui s’adonnent à des rixes. Ils s’énervent, au commencement d’une chaude discussion, et …

L'empoisonné voisinage a de tout temps, existé. Et, il existe et persiste, sous toutes ses formes. Le dernier mercredi du mois de septembre 2023, dans une fraîche cité récemment livrée par les autorités locales, une bataille générale a eu lieu, en l'absence des services de sécurité pas encore bien en place. Devant la présidente de la section pénale du tribunal, les inculpés furent avares en déclarations, aveux et autres excuses, d'avoir troublé l'ordre public. Et comme ils n'avaient pas de conseils, ils assistèrent, impuissants et désarmés, au «monologue» du procureur, qui a réclamé la plus lourde sentence prévue par la loi. Samir. G.29 ans, Ali. D.32 ans, Rahim. H. 25ans et Radhouane. F. 23 ans, s'étaient tus durant les deux-tiers des débats, craignant, sans doute, des dérapages dans leurs réponses aux questions claires de la juge. Pourtant, selon les témoins, ils commencèrent d'abord, par des mots blessants, pour terminer au déversement de torrents d'insultes.
La magnifique présidente avait entendu des mots et expressions propres au vocabulaire campagnard local. La juge, qui a jusque- là, vécu à Alger, et exercé à El Harrach (Alger), n'apprécie pas ce comportement d'une autre ère. Elle a ordonne à tous de ne plus ouvrir la bouche sans sa permission: «Vous êtes prévenus.» L'ordre revient tout de suite dans l'aire du prétoire. La juge, en magistrate avertie, mène désormais, son procès avec maestria. Elle articule lentement, sans se presser, car il s'agit de la lecture d'un article de loi «empoisonné». En effet, l'article en question évoque les insultes, injures et réciproques, faits prévus et punis par l'article 442 bis du code pénal. «Ce n'était pas un chapelet d'insultes gratuites. Non, c'étaient des mots et expressions avec les mots choisis, dans un moment d'égarement, certes, mais un moment d'égarement qui n'avait pas lieu d'être là! C'étaient des insultes préparées, pensées, mijotées pour faire apparemment très mal pour celui qui les encaisse! «Qu'en dites-vous? Le tribunal attend de vous une bonne, et surtout saine et raisonnable réponse. Et une réponse qui ne nous fasse pas perdre de temps»,énonce calmement la juge bizarrement, nullement pressée d'en finir avec ce dossier «déguel...» Ali. D. l'inculpé de 32 ans, ancien agent de sécurité, mis à la porte, pour mauvais comportement, entre dans ses petits souliers. Il ne sait quoi répondre, devant Samir. G. son adversaire. Il est hors de lui et ne veut pas se taire, ni laisser son frère s'expliquer. Radhouane, lui, est même tout à fait incapable de mentir, et devant la juge, ce serait plus grave. Il marmonne des mots inaudibles, qui deviendront en quelques secondes, des syllabes, encore plus inaudibles, à telle enseigne que la magistrate, lui demande de s'approcher encore plus du pupitre, en élevant un peu plus la voix, pour une meilleure audition des explications. Entre -temps, le procureur lèvera le bras en vue d'intervenir. D'un signe de tête, la présidente l'y invite, sans prononcer un seul mot. Le parquetier regarde les inculpés. Il lance aussitôt, de sa voix puissante: «L'article 442 bis de la loi n°06-23 du 20 décembre 2006, dispose que si le tribunal établissait votre culpabilité, soyez sûrs et certains, que vous seriez condamnés, au moins à une amende ferme, de 8 000 à 16 000 DA, avec le gros risque d'un emprisonnement de dix jours au plus. Cela vous apprendra à ne plus vous jeter dans des rixes, des voies de fait ou violences légères, en lançant des corps durs sur une personne. C'est ce que vous aviez commis, n'est-ce pas?» Un silence lourd couvrait l'intonation du parquetier, qui a parcouru avec un réel plaisir, de lire par coeur l'article 442 bis du code pénal. Cela a suffi pour que la juge du siège demande aux quatre inculpés de prononcer le traditionnel dernier mot, prévu par la loi, avant de se pencher sur son pupitre, et de vite transcrire, le dispositif. Après quoi, elle leva les yeux, et annonça d'une voix forte, la sentence pourtant très redoutée, est solennellement: quinze mille dinars d'amende, pour chacun des inculpés, en vue de freiner de telles ardeurs qui touchent outre, la bienséance, et c'est malheureux de le signaler, les couples, les familles, et l'ensemble des citoyens, d'une manière générale.

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