L'Expression

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En petites foulées

C'est une victime qui se plaint de mauvais comportements d'un couple que le bras de la justice frappera...

Un beau jour, au cours d'un déjeuner au siège de la wilaya, feu Mohamed Chérif Messaâdia avait salué les sanctions qui tombaient sur les responsables... irresponsables, indélicats et indignes, mais regrettait amèrement l'absence de «récompenses» et de «remerciements» envers ceux qui ont loyalement servi les citoyens, la nation, la République et les méritants. Il avait raison...
Un ancien responsable «remercié» après avoir servi durant les années de feu, est victime d'insultes de la part de citoyens rancuniers selon Larbi H., qui affirme être humilié. Un couple est poursuivi par l'ex- responsable qui se dit avoir été maltraité au moment où il croyait servir l'Etat et les citoyens. «Ces deux énergumènes sont venus me demander d'intercéder auprès des responsables du logement» a raconté Larbi H. qui a informé le président que durant cette période, seul le wali avait le pouvoir discrétionnaire d'accorder des quotas aux responsables méritants et ce, sur la base d'un barème dûment établi. «Quels ont été les rapports avec ce couple?» demande, à dessein, le juge qui posera une autre question dont la réponse devait mener droit à l'inculpation. Maître Amine Morsli, l'avocat de Boufarik est pour la victime, donc plaidant contre le couple. La victime répondra que c'étaient des rapports normaux de directeur à fonctionnaires, ni plus ni moins. «Seulement, j'étais impuissant pour les satisfaire autour de leur demande», a encore sifflé la victime qui écoutera la seconde question du juge à propos de la période des insultes. «Nous ne l'avons pas insulté et nous...» répond à côté le mari qui est vite rappelé à l'ordre: «Le tribunal voudrait savoir si vous l'aviez insulté durant le mandat de l'ex-directeur ou après», précise le président agacé. L'époux murmure «après son départ» mais tient à se disculper en jurant qu'il n'y a jamais eu d'insultes. Maître Morsli, tout comme son papa Rachid, adore poser des questions dont les réponses éclairent le tribunal.
La victime lève le doigt et demande la parole. Elle l'a illico-presto. «Je vis un enfer. Non seulement, il y a les insultes et les injures, mais encore des crachats, des grossièretés, des menaces, une humiliation, c'est insupportable, quoi» affirme Larbi H. sans réagir après les cinq questions posées. Il tourne la tête vers le tribunal: «Tout le ballot, le fourre-tout, le puits à insultes d'un individu en colère et rancunier» balance le magistrat qui regarde du côté du représentant du ministère public dont la position sur le siège démontre qu'il ne suit pas de près cette affaire à zones d'ombre, surtout après le passage à la barre des témoins timides et effarouchés, censés éclairer le tribunal qui ne ramène point les lumières espérées. On n'a jamais su le pourquoi de ce délit à l'encontre de la victime!
Le juge a beau leur relire leurs déclarations, rien n'y fit. Le premier témoin, Kamel L. a dit n'avoir pas entendu de grossièretés proférées par la victime comme soutenu par l'épouse. «Ils discutaient à grands gestes», a-t-il marmonné, pressé de quitter la barre. Djamel O., le second témoin est allé plus loin: «J'ai vu cet homme (le mari) se disputer avec un autre, mais pas la victime.» Plus tard, Maître Morsli tirera à vue sur les témoignages. Il est presque en colère autour de la manière de - pas de faire - mais dire des témoins: «Avez-vous constaté la mine du premier témoin? Avez-vous remarqué les balbutiements du second témoin? La défense a vite compris que nous n'étions pas loin de faux témoignages. Mais ici, cela regarde le ministère public donc, la défense se limite aux malheureux constats vécus à la barre pour ce qui est des propos orduriers prononcés par le couple inculpé», a articulé le bel avocat de Sidi Aïd qui remet un feuillet au tribunal pour laisser le tribunal continuer le procès.
Les arguments du couple poursuivi sont bancals. Les témoins tout autant. Le juge, il est vrai, et c'est regrettable, s'est beaucoup appuyé sur les procès-verbaux des parties en présence. Et c'est pour cela qu'il a préféré ne pas trop s'étaler en longueur. L'atmosphère est lourde. On sent de la gêne...
Soudain, comme inspiré par un ange féminin, le juge s'adresse à la dame inculpée de crachats: «Dites donc prévenue, un homme qui crache, c'est très désagréable, alors une femme, vous pensez bien que cela dépasse l'entendement?» L'inculpée dit: «Non, je n'ai jamais craché sur cet homme. Il nous a marché sur les pieds et nous a ignorés.» Et voilà, voilà, Madame vient d'appuyer l'inculpation par le pourquoi de la chose. Taisez-vous, cela vaut mieux!» gronde le juge qui décide d'infliger sur le siège une peine de prison de deux mois avec sursis au couple reconnu coupable des faits reprochés et ce même couple a devant lui cinq ans pour ne plus harceler Larbi H. et ce dernier va pouvoir enfin emprunter les artères sans peur, ni crainte. C'est «ça» le sursis lorsqu'il est respecté. Notons que le procureur a requis, debout, un verdict fort: «Application de la loi en matière d'aggravation de tentative de rétablir l'ordre dans la rue». Le parquetier s'était rassis heureux d'avoir ébranlé le couple qui a changé d'attitude au moins, dans la manière de répondre. L'arrogance et les hochements des têtes avaient subitement disparu. C'est au moins cela, les poursuites...

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