L'Expression

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Bourreau d’enfants!

Un papa poule veut venger son rejeton. Il le fait très mal. La justice entre en jeu et Maître Mohamed Djediat avec...
Il y a une catégorie d´avocats qui adorent défendre les inculpés ou les accusés. Maître Djediat préfère le faire en faveur des victimes, surtout s´il s´agit d´enfants ou d´ados.
Une gamine d´à peine dix ans est victime de coups et blessures volontaires. L´auteur n´est autre qu´un cadre coté de la région et le voisin des parents qui déposent plainte, car l´auteur des coups et blessures ne s´était même pas présenté pour s´excuser! Maître Mohammed Djediat, constitué pour la petite Soumeiya B. a entrepris une stratégie de défense tout en attaque: «Madame la présidente, rien que d´y penser, il est inadmissible de croire qu´un père de famille et père d´une ado de seize ans, victime - excusez du peu - de coups de la part de sa voisine de... dix ans, aille se plaindre chez le papa qui n´a pas trouvé mieux que de se faire justice», s´est exclamé l´avocat de Lumumba qui avait ajouté qu´il «avait été impressionné par la juge qui a su mener les débats juste de quoi donner à réfléchir à l´agresseur». Il avait même souri en direction de l´inculpé comme pour lui signifier qu´il n´avait aucun compte à régler avec lui, mais qu´il était là, bien là pour défendre les intérêts de la pauvre gosse. Auparavant, merveilleusement assise, la présidente de la section correctionnelle, avait eu la bonne idée d´entrer directement dans les faits qui remontent au mois de décembre 2008 et de renvoi en renvoi, le procès s´est tenu finalement après la mi-mai 2010. Il est d´ailleurs, nettement apparu que l´inculpé, un voisin de villa, avait été alerté par sa fille de seize printemps que la petite menue, voisine de dix ans, l´avait agressée. Cela avait suffi pour que Belkacem A., la cinquantaine, voit rouge, pose sept questions à la fillette, maudit le diable, invoque le pardon d´Allah, se tourne à son ado qu´il appelle affectueusement- fillette- «bnita» et se dirige vers la famille voisine.
Le comble, c´est qu´il n´a pas couru. Il n´a pas haleté. Il a marché, cherchant probablement à se calmer mais l´image de son épouse s´égosillant et appelant au djihad face aux voisins hagarine, l´empêche de rester chez lui...Il sort de la villa, appelle la petite et lui tourne l´avant-bras, le coude jusqu´à l´épaule. L´arrêt de travail (en classe) ne dépassera pas la dizaine de jours.
C´est le parquet, la plainte, les poursuites, le casse-tête, les renvois et le jour J... enfin, pour la confrontation de toutes les parties. Il est vrai aussi que l´inculpé, devant tant d´évidence, n´avait d´autres mots pour se défendre que par exemple:
«Devant la pénible situation que je venais de vivre sur place, j´ai vu rouge, j´ai perdu mon sang-froid et par là, le sens de la mesure et du raisonnable. Mon acte a été disproportionné. Je regrette amèrement.
Franchement, cela ne se répètera plus. Que Satan soit maudit!
». Un silence de plomb avait noyé la vaste salle d´audience où la voix fluette de la procureure avait navigué: «Deux mois de prison ferme», dit-elle. Cette autoflagellation de l´inculpé a dû plaire à la présidente qui avait presque félicité l´inculpé de ce mea culpa tardif, mais apprécié tout de même par les parties en présence.
«C´est bien comme défense, inculpé, mais il fallait y penser avant. C´est bien aussi d´invoquer Satan et le mettre en bouclier pour sauver les meubles, mais cela vous apprendra dorénavant d´écouter Satan et ses amis. C´est bien les regrets, c´est mieux le self-control», avait articulé la juge qui a été magnifique surtout lorsque le père de la victime avait félicité à la barre Maître Djediat pour son admirable intervention:
«Merci Maître, je vous dois tout mon calme car le jour où je suis passé à votre cabinet, je n´étais pas bien.
Vous m´aviez jeté un seau de glace à la figure qui m´a fait ouvrir les yeux et garder mon sang-froid car je n´ai pas supporté l´affront fait à ma fillette.
» L´avocat tapota amicalement l´épaule du justiciable, lâcha son plus beau sourire et attendit l´annonce, l´ultime, de la magistrate: «Vous saurez le verdict dans quinze jours», balance, la tête haute et les yeux mis-clos, la juge qui a voulu jouer, elle aussi, au calme et à la prise de conscience des voisins, des voisins qui ne sont «amis» qu´à la suite des exploits de la bande à Rabah Saâdane, oui, c´est d´actualité, bon sang!

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