L'Expression

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Un haro continuel contre les mosquées d'Alger

«Les gens ont plus besoin de la science que de boire et de manger, car il suffit à l'homme de boire et de manger une ou deux fois par jour alors qu'il a besoin de la science autant qu'il a besoin de respirer.» L'imam Ahmad ibn Hanbal

Si l'on s'en tient à une inscription romaine murée dans le minaret ou à un éclairage proposé par le géographe Abi Obeïd Abou Abdallah Ibn Abdelaziz al-Bekri, judicieusement cité par Omar Hachi, conservateur et ancien responsable des archives de la wilaya d'Alger: «La ville (al-Djezaïr) renferme plusieurs bazars et un djamaâ. Elle possédait autrefois une vaste église dont il ne reste qu'une muraille en forme d'abside, se dirigeant de l'Est à l'Ouest. Cette muraille sert maintenant de qibla légale lors des deux grandes fêtes; elle est ornée de panneaux et couverte de sculptures et d'images.»
La description faite par al-Bekri, croit savoir Omar Hachi, laisse supposer que le temple romain a été pendant longtemps utilisé comme moçalla et qu'il existait par ailleurs, dans la cité, une mosquée qui pourrait bien être celle de Sidi Ramdane. Yahia Ibn Khaldoun, l'historien de la dynastie des Zianides, fait remonter l'achèvement des travaux du minbar à l'année 1018 alors que la construction de la mosquée proprement dite, dont l'ordonnance est du même type que celle des mosquées de Cordoue et de Sidi Okba de Kairouan, remonte vraisemblablement à l'année 1097, soit quelques années à peine après l'arrivée au pouvoir des Mourabitoun au Maghreb central (1082).
Bien avant la construction du portique avec des colonnes en marbre blanc intervenue en 1837 à l'instigation de la caste coloniale, le rigorisme et l'austérité almoravides ont été battus en brèche par la dynastie des Zianides qui, à l'initiative de Abou Tachefin, roi de Tlemcen, procéda en 1322 à la construction du minaret de la Grande Mosquée d'Alger. Une inscription dédicatoire, gravée sur une plaque de marbre et fixée au mur dans la mosquée à l'entrée du minaret, l'atteste de fort belle manière. Avec l'occupation française, nous sommes bien loin du raffinement et des projets architecturaux de la dynastie des Zianides dont Alger était l'une des plus importantes principautés. Le réaménagement, à partir des matériaux restés inemployés de la mosquée es-Sayyida, ayant touché en 1837 Djamaâ al-Kébir, n'était que de la poudre aux yeux. Surtout si l'on s'en tient à l'explication qui en est donnée par l'intendant civil Stanislas Bresson: «C'est une mission d'utilité publique et d'intérêt politique, destinée avant tout à effacer dans l'âme des musulmans des souvenirs pénibles et à leur faire oublier les saccages perpétrés au lendemain de la prise d'Alger.»
Faire disparaître surtout de leur mémoire le non-respect de la convention du 4 juillet 1830 signée par Bourmont lors de la prise d'Alger, et portant sur les droits des Algérois sur la mosquée Ketchaoua. Une mosquée vite transformée par le duc de Rovigo en cathédrale à la suite d'une répression aveugle menée à l'intérieur même de la mosquée.
Le haro continuel orchestré le plus souvent contre des mosquées et des espaces cultuels fera l'objet de sévères réquisitoires du baron Pichon qui n'hésitera pas à assimiler ses compatriotes à des exterminateurs systématiques du culte musulman et des populations qui le professent. A ce propos, il y a lieu de se référer utilement aux Feuillets d'El-Djezaïr, réédités en 2003 par les éditions du Tell, pour se faire une idée précise de l'apocalypse imposée à toute une ville. Une liste exhaustive nous apprend, par exemple, qu'en plus de la mosquée es-Sayyida détruite en 1831, la chapelle de Sidi Abdelkader el-Djilani (ex-rue Waisse à proximité de l'hôtel Safir ex-Aletti), la mosquée Mezzo-Morto construite vers 1685 (rues Bab-Azoun et de Chartres) par el-Hadj Hossaïn, renégat italien, la mosquée Khédar-Pacha (rues Scipion et Bab-Azoun), la zaouïa Ketchaoua (rue du Lézard) édifiée en 1786 par el-Hadj Mohammed Khodja Makatadji, la mosquée ech-Chemaïn (à l'aile des rues Cléôpatre et Bab-el-Oued), la mosquée d'Aïn al-Hamra (rue Philippe), la mosquée Ben Négro (à l'angle des rues Bab-el-Oued et Sidi Ferruch), la mosquée d'el-Mocella sur l'emplacement de laquelle se trouve, présentement, le lycée Emir Abdelkader, la zaouïa de Sidi-Amar et-Tennessi construite au 15ème siècle à proximité du mausolée de Sidi Aberrahmane et-Thaâlibi, connurent le même sort.

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