GAZ POLLUANTS ET SANTÉ PUBLIQUE
Les constructeurs veulent du temps
L'Acea redoute une autre étape dans le développement de la régulation, attendue le 20 décembre, concernant les tests de mesures d'émissions aux particules fines et au démarrage de moteurs à froid.
Les constructeurs automobiles européens ont demandé plus de temps à la Commission pour pouvoir s'adapter aux changements de la réglementation de l'UE pour les tests antipollution en condition réelle de conduite, mais la Commission s'y est opposée au nom de «la santé publique».
L'Association des constructeurs automobiles européens (Acea) a envoyé une lettre au vice-président de l'Exécutif européen, Frans Timmermans, pour obtenir des «délais de production plus raisonnables». «La Commission propose une législation avec des conséquences majeures pour la production qui ne donnera que quelques mois à l'industrie pour s'y soumettre», explique l'Acea dans un communiqué. «Notre message aux constructeurs est très clair, vu que la problématique est bien connue, et notre travail sur le sujet aussi depuis un bon moment, ils devraient déjà être en train de concevoir des voitures qui visent à limiter les émissions de telles particules, en introduisant les filtres nécessaires comme ils l'ont déjà fait pour les voitures diesel», a répondu la Commission par la voix d'une porte-parole, Lucia Caudet, lors de son point de presse. «C'est une question de santé publique et nous n'avons pas de temps à perdre», a-t-elle ajouté.
Une nouvelle législation dite «RDE» (real-driving emission) sur les tests de mesures d'émission de gaz polluants en condition réelle de conduite est progressivement mise en place par les institutions européennes.
Le scandale des moteurs diesel truqués de Volkswagen, qui permettaient aux véhicules incriminés du groupe allemand de réussir des tests antipollution, a mis sous le feu des projecteurs l'arsenal législatif européen en la matière, très technique. «La Commission européenne a choisi d'introduire cette législation complexe sous forme de multiples paquets, avec pour conséquence que toute planification par les constructeurs de véhicules est devenue une tâche presque impossible», déplore l'Acea. Deux éléments de réglementation, portant notamment sur des seuils plus stricts d'émissions d'oxyde d'azote (NOx, le gaz mis en cause dans le scandale Volkswagen) à partir de septembre 2017, ont déjà forcé les constructeurs «à accélérer leur planning et à faire des investissements considérables pour que les véhicules soient développés, conçus et produits à temps», avance l'association.
L'Acea redoute une autre étape dans le développement de la régulation, attendue le 20 décembre, concernant les tests de mesures d'émissions aux particules fines et au démarrage de moteurs à froid.