Football, mirages et problèmes de fond

Le dernier classement FIFA montre une nouvelle reculade de notre football national. Le sport le plus populaire n´arrive toujours pas à s´extirper du marécage dans lequel il évolue. Lancée sans véritables assises, et poursuivie sans changement, sans amélioration, la pratique de performance, le miroir vers l´extérieur, a fini par s´identifier à une parodie de professionnalisme. Les choses n´avancent pas, n´évoluent pas. Pire, elles obstruent les passages vers le développement et paralysent les activités de la pratique à la base. Conséquences logiques, palpables: les brutales chutes dans les grands rendez-vous internationaux. Et aussi l´impossibilité à l´intérieur d´évoluer et d´avancer dans la sérénité, dans la modernité. Seule la gestion au quotidien est apparente.
Mais que faut-il faire pour freiner et éliminer cette descente aux abysses qui apparaît inexorable? Mettre sur pied des commissions? Encore, diraient certains! Des dizaines et des dizaines d´études ont déjà été effectuées puis remisées dans le placard des oubliettes. Que faut-il faire alors? Prendre les avis des uns et des autres et décider d´une politique, d´une vraie politique de développement. Un plan national de redressement échelonné sur plusieurs années. Il inclurait les structures existantes et d´autres à créer pour études et consultations permanentes avec instauration d´un mécanisme de suivi régulier, qui corrigerait et boosterait.
La sélection nationale et son entraîneur, leitmotiv de ses responsables, ne sont dans le football que la résultante d´un ensemble plus profond, plus complexe parce que profondément enraciné dans notre quotidien, dans notre vie. Malheureusement, par laxisme, par incompétence, notre football est gravement malade. Il a besoin d´une thérapie à même d´éradiquer tout ce qui l´empêche de se développer et de progresser. De nombreux maux le freinent, l´étouffent techniquement et administrativement. Il est géré au jour le jour, sans perspectives ni prospective. La FAF subit et ne domine point, ou très peu. Elle ne travaille plus que pour l´équipe nationale. Avec les résultats que l´on connaît. Pourtant son organe exécutif a été élu par l´assemblée générale. Qu´en est-il au juste? Comment sont abordés, gérés, les questions et dossiers concernant le développement, la formation, la compétition, les sélections nationales, la pratique professionnelle, la pratique amateur...? Faut-il recadrer le rôle du Bureau fédéral, issu d´une même liste sur la base d´un programme? Qui suit, contrôle et amende éventuellement le travail? Faut-il accroître les missions de l´assemblée générale qui une fois l´an, expédie les bilans d´une année en un clin d´oeil? Ne faut-il pas prévoir également, en son sein, des structures ou des commissions permanentes, désignées ou élues, qui siégeraient aux fins de suivi des grands dossiers et du programme d´action de l´organe exécutif pour lequel il a été élu.
Continuer à focaliser seulement sur la sélection nationale, son entraîneur et ses matchs officiels ou de préparation, en mettant de côté les problèmes de fond, ne rendra pas service à notre sport roi dans son ensemble ni, par ricochet, à sa représentation officielle.