Football et droits TV
Le sempiternel problème des droits de retransmission TV fait à nouveau l´actualité. Il vient d´être posé par les responsables de club, convoqués par leur Ligue nationale, pour débattre de leurs problèmes en ce début de saison. Cette réunion, organisée bien avant le démarrage de la saison, aurait eu probablement meilleur impact et effet. Elle aurait permis aux responsables de club de prendre en charge la compétition, et son environnement, un peu plus sereinement.
Les budgets prévisionnels annuels, leurs plans de charge, auraient été, peut-être, un peu mieux ficelés. Particulièrement, le chapitre consacré aux revenus provenant des droits TV et des droits à l´image.
Incontestablement, les points soulevés au cours de la réunion, organisée sans ordre du jour particulier, méritent des discussions et des études plus élaborées.
La question des droits TV, notamment. Elle n´a été qu´un point parmi d´autres alors qu´elle exige un débat plus approfondi, plus sérieux. Y prendraient part ceux qui font le spectacle, qui en revendiquent donc la propriété et ceux qui organisent et gèrent l´ensemble dans un cadre légal, organisé.
La définition des droits et missions des uns et des autres permettrait une exploitation et une commercialisation au bénéfice de tout un chacun. Il est certain que les clubs sont dans leur droit de poser le problème. En cela doit leur être reconnu. Mal structurés, mal informés, ils ne voient, à travers les droits TV, pour le moment, qu´un moyen assurant une rentrée d´argent. Mais cette source de revenus est-elle convenablement maîtrisée par les instances du football? Ses montants sont-ils en rapport avec l´événement, la valeur du produit, sa rétrocession en exclusivité? Les récents problèmes créés par la retransmission des rencontres entre autres, de la sélection nationale d´Algérie avec l´Argentine, le Brésil l´ont bien montré. Il en est de même pour les matches de championnat et de coupe retransmis en exclusivité à l´étranger et plutôt mal rémunérés selon eux. Ailleurs, les droits TV sont la cause de grands conflits entre les clubs, leurs ligues, leurs fédérations et les chaînes TV qu´elles soient publiques ou privées. Les clubs réclament plus parce qu´ils considèrent que sans eux il n´y aurait rien à vendre donc, rien à acheter. C´est leur spectacle qui attire les médias, la télévision surtout, et avec elle, les sponsors, les annonceurs. Mais combien coûte ce spectacle? Sur quelle base les montants sont-ils déterminés? Comment est établi le rapport qualité-prix? D´un autre côté, la TV a aussi ses propres questions à résoudre, ses charges, ses contraintes.
Recherchant le spectacle et la qualité, elle peut explorer ailleurs ce qu´elle ne trouve pas à domicile, surtout lorsque la question est ramenée à un plan purement commercial. D´autant que se posent pour les radiodiffuseurs d´autres contingences. A combien revient un match télévisé? Les conditions de retransmission sont-elles réunies pour les techniciens, les journalistes, le matériel, pour la bonne image? La qualité se paie. La médiocrité également. Le problème doit être posé à la fois sur une base commerciale d´offre et de demande, et aussi dans certains cas, sur une base sociale et de service public. Pour tout cela, les droits TV nécessitent l´ouverture de discussions, de négociations sur une base objective, claire et légale, respectant et sauvegardant les intérêts et les missions des uns et des autres.
