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Hassane Khelifati, président-directeur général d’Alliances Assurances, à L’Expression

«La réforme financière est la mère des batailles»

Le président-directeur général d'Alliances Assurances revient, dans cet entretien, sur les décisions annoncées par le président de la République et le Premier ministre, pour booster le secteur de l'investissement, sur son volet financier. Il nous livre dans cet entretien, les éléments de réponse par rapport aux aspects qui doivent être inclus dans la réflexion globale, et les solutions envisagées afin d'intégrer le secteur financier dans toute démarche ou réforme préconisées. Selon ses termes, le système financier est la mère des batailles, dans cette perspective de relance de l'investissement.

L'Expression: La conférence sur la relance industrielle vient de se tenir, avec en prime des mesures phares annoncées par le président de la République et le Premier ministre. Quel impact aura tout cela sur l'investissement?
Hassane Khelifati: Le président de la République a prononcé un discours très fort qui a marqué les esprits. Il a également touché du doigt les problèmes et les aspects qui bloquent énormément de projets sur le plan économique. Il a accompli également un geste très fort en direction du secteur privé, à travers les trois sociétés choisies, en honorant l'effort et la réussite. J'espère que ce geste va consacrer une tradition, qui touchera l'ensemble des domaines, y compris l'enseignement supérieur, la vie associative et autres... Pour revenir à votre question, bien sûr, les déclarations du Premier ministre, lors de cette conférence sur la relance industrielle, ont renforcé cette tendance, il y a une vraie et une réelle volonté de libéralisation de l'économie nationale et de l'acte d'investir... D'abord, faudrait-il dépénaliser cet acte, je pense que ce dossier est en cours de finalisation, mais aussi, pour arriver à libérer les initiatives et les énergies. Seulement, il n'y a pas que le secteur de l'industrie qui est concerné par ces mesures. Il y a aussi les secteurs financier et bancaire, c'est-à-dire la réforme financière, qui est la mère des batailles justement.

Que faut-t-il faire, alors?
Si on entame toutes ces libéralisations et ces ouvertures, sans prendre en considération ce volet primordial, cela ne peut pas marcher. Avec un système financier dominé par des institutions publiques, lui-même étouffé par une chape plomb, à la pénalisation de l'acte de gérer, les interférences, les appréhensions et la peur, qui est, somme toute humaine, je pense qu'on ne pourra pas avancer correctement. Le premier magistrat du pays a rassuré en annonçant que des mesures allaient être prises, dans ce sens, à travers l'ouverture des capitaux des banques publiques et d'actionner la Bourse de la sous-traitance. C'est une bonne chose. Cela va redynamiser et booster le tissu des affaires et des investissements. Ensuite, nous allons avoir un équilibre qui va muer d'une domination publique du secteur financier, sur une échelle de quelques années, en une participation accrue du secteur privé national et étranger... Tout cela, à mon avis, va donner une dynamique et contribuer à capter les ressources, qui sont en dehors de la sphère formelle. Il ne faut pas perdre de vue, non plus, que quand on parle de réformer le secteur financier, on parle aussi de douanes, de fiscalité, de Domaine public de l'Etat... Donc, tous ces maillons qui sont importants, doivent être impliqués dans un esprit d'ouverture et de relance économique réelle...

Vous êtes optimistes. Vous pensez que cela va marcher?
J'espère que ce sera le bon départ, parce que des conférences et des ateliers, on en a fait auparavant, à une cadence annuelle, des fois tous les 2 ans, mais cela n'a rien donné au final. Cependant je pense que cette fois-ci, il y a une volonté qui est affichée et une insistance du premier magistrat du pays, avec son Premier ministre et l'ensemble du gouvernement, afin d'aller plus loin dans cette perspective. Peut-être aura-t-on les premiers résultats en 2022, parce que le président a clairement dit que 2022 sera l'année de l'économie par excellence.

Les mesures annoncées par le président de la République, concernant les IDE, donnent la priorité aux nationaux d'investir dans le pays. Vous êtes un professionnel du secteur des assurances. Comment voyez-vous cette mue ou conversion du secteur des assurances pour s'adapter à cette nouvelle dynamique qui s'enclenche?
Effectivement, vous savez, comme je l'ai déjà déclaré, le président a joint le geste à la parole, en ne discriminant pas, pour la première fois, le secteur privé, à travers la cérémonie de distinction et de décoration de l'Ordre du mérite de trois entreprises privées. Vous savez, en interne, nous souffrons en tant qu'opérateurs économiques privés, de beaucoup de discrimination, notamment pour l'accès à certains marchés publics. Et par des clauses discriminatoires carrément. Je pense qu'il y a un travail à faire, dans ce sens qu'il faudrait aborder cet aspect de consolidation de l'entreprise algérienne, tout simplement. Quand on aura réglé cette question et réhabilité l'entreprise algérienne privée, publique ou mixte PPP, ce jour-là l'investissement étranger sera forcément, algérien, par la force des choses, et s'il y a des règles de concurrence loyale, à savoir un conseil de la concurrence, des règles saines, pas de discrimination, etc. à charge des opérateurs privés, c'est-à-dire à nous de prendre en charge notre compétitivité, notre innovation, afin d'être à la hauteur d'une concurrence saine et de ne pas se positionner sur la fermeture du marché et sur des monopoles, qui ne nous permettent pas de sortir le pays de sa zone de confort. Nous voulons une égalité des chances entre les différents intervenants, publics ou privés. Et c'est à nous d'être au diapason, non seulement au niveau local, mais aussi pour aller à l'assaut des marchés extérieurs, à l'international. Surtout que nous avons l'avantage d'être au carrefour des Zones de Libre-Echange et de commerce arabes, et celles africaines, sans compter la proximité avec l'Europe.

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