L'apaisement

C'est le calme plat. Il aura fallu une décision courageuse pour que la rue oranaise retrouve pleinement sa sérénité. Pour cause, l'avènement de la compagnie pétrolière a, en un laps de temps, éteint cette braise qui a causé plus de mal en dépit de toutes les solutions provisoires apportées auparavant avant que la chose sérieuse ne soit décidée. Du coup, le milieu sportif ainsi que les connaisseurs des rouages et des secrets de la maison des Hamraoua ont fini par faire leurs adieux aux cauchemars ayant occupé, des années durant, leurs esprits. L'apaisement est d'autant plus total que ces Oranais, songent d'ores et déjà au retour du MC Oran sur la scène sportive nationale, régionale et à renouer avec les grands challenges africains. L'ambition est ainsi donc totale, en plus de l'ambiance bon enfant qui règne dans la maison des Rouge et Blanc. «Une telle consécration constitue la belle victoire du siècle qui mérite d'être célébrée», se prononce-t-on fièrement. «L'État a fini par s'imposer pour asseoir sa notoriété et le pouvoir du droit en restaurant l'un des sites monuments footballistiques nationals tout en le rendant à ses véritables propriétaires.» «Il s'agit tout simplement de la récupération du MC Oran et de son extirpation de ce que ses supporters qualifient de ‘'mains interverties'' ayant causé plus du mal à la ville, au club le représentant et les supporters interdits de leur droit de regard sur l'avenir de cette équipe qui a, des décennies durant, imposé et instauré la notoriété, l'autorité et le respect, le Mouloudia Club d'Oran ou tout bonnement le MCO», explique-t-on. Après donc, plus de 20 années de démêlés, de déboires et de tiraillements, le club phare de l'Ouest retrouve son aura, il sera, aspire-t-on, remis sur les rails, sa future nouvelle direction prendra en main aussi bien sa situation administrative que financière. Les joueurs, devant porter le maillot Rouge et Blanc, sont, d'emblée, appelés à faire valoir leurs talents pour hisser ce club sur le podium et représenter dignement l'Oranie sur l'échiquier sportif national. Telles sont les attentes exprimées par ces milliers de supporters et de tous ces fans qui ne jurent que par le retour en force du club sur la scène sportive nationale et pourquoi pas jouer les premiers rôles et postuler aux titres? Cependant, force est de constater que ces mêmes supporters ne sont ni dupes ni amnésiques. Ils gardent intacts les mauvais souvenirs ayant constitué leur cauchemar ayant marqué leurs esprits dans plus d'un événement. De prime abord, ils ne sont pas prêts d'oublier de sitôt ni de pardonner le fait que leur club a, en 2003, accédé avec deux équipes dans le stade de la capitale de la Mekerra pour affronter le club local, l'USM Bel Abbès. Ils ne sont pas non plus prêts à oublier aussi rapidement l'amère relégation de 2008 qu'ils qualifient de «complot ourdi» contre le Mouloudia d'Oran. Pour en finir, ils se rappelleront éternellement de ces 13 années de ce semblant professionnalisme qui n'a de professionnel que le nom. «Durant toute cette période, trois hommes se sont dressés comme des cerbères indétrônables se disputant la propriété exclusive du club qu'ils gèrent à leur guise alors que celui-ci appartient à l'Algérie toute entière, aux Oranais et ses supporters», déplore-t-on.
«En un mot, l'avènement d'Hyproc-Shipping remettra les pendules à l'heure, de sorte que le club fera, une bonne fois pour toutes, ses adieux à la gestion hasardeuse», aspire-t-on. En attendant l'officialisation de cette relation Hyproc-MC Oran, les ardeurs sont tempérées. «Pour peu que ce calme s'inscrive dans la durée», ambitionne-t-on.